UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Protéger les enfants


La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 20 novembre 1989. Le trentième anniversaire a été célébré en 2019.

Cette convention fait consensus : 196 États l’ont ratifiée, ce qui les oblige normalement à mettre en conformité leurs lois avec ce texte. Quant aux USA, ils ont signé le texte mais ne l’ont toujours pas ratifié.

À l’instar de la Déclaration universelle des droits de l’homme, inspirée par le juriste et diplomate français René Cassin, la Convention relative aux droits de l’enfant doit beaucoup à Janusz Korczak, personnalité respectée en Pologne. Écrivain, médecin, éducateur, il protégea les orphelins juifs du ghetto de Varsovie et fut déporté avec 192 enfants à Treblinka. Aucun ne revint.

Principes et droits définis dans la Déclaration

Parmi les principes figurent la protection contre toutes les formes de discrimination, la nécessité d’apporter la protection et les soins nécessaires, l’enregistrement dès la naissance pour donner un nom, une nationalité, la responsabilité commune des parents.

La protection contre toute forme de violence, d’atteintes physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle. La protection contre l’exploitation économique, l’obligation de tout faire pour empêcher la vente ou la traite des enfants.

Le texte aborde également la situation des enfants handicapés, adoptés ou réfugiés.
Parmi les droits sont mentionnés le droit inhérent à la vie, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux. Le droit à la liberté d’expression, le droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion. Le droit de bénéficier de la sécurité sociale, le droit au repos et aux loisirs, au jeu et à la participation à des activités culturelles et artistiques.

Des principes et des droits, loin d’être respectés

Partout dans le monde, à cause de la pauvreté, de l’indifférence des autorités, de la méconnaissance de leurs droits par les enfants, ces principes et droits sont loin d’être mis en œuvre. En Inde, le ministre de la Femme et de l’Enfance fait état de la disparition de plus de 200 000 enfants entre 2012 et 2017. Beaucoup d’ONG (organisations non gouvernementales) jugent ces chiffres sous-estimés. Les enfants soldats continuent à être recrutés dans une vingtaine de pays.

Selon les Nations unies, plus de 2 millions d’enfants ont été tués lors de conflits armés et plus de 6 millions sont handicapés à vie. En 2019, environ 300 000 garçons et filles de moins de 18 ans enrôlés dans des conflits. De nombreux pays sont marqués par la malnutrition, le manque de scolarisation, le travail forcé ainsi que l’excision de 200 millions de filles.

Qu’en est-il en France ?

Des dispositifs institutionnels existent : Défenseur des Droits, secrétaire d’État chargé de la Protection de l’enfance, inclusion de l’enseignement de la convention dans les programmes scolaires, plan de prévention et de lutte contre le harcèlement à l’école.
Cependant, en France, 3 millions d’enfants sont en situation de pauvreté, un enfant sur trois est privé de vacances. 19 000 sont maltraités et deux enfants meurent chaque semaine sous les coups de leurs parents. 150 000 filles et garçons quittent chaque année le système scolaire sans aucune perspective.

Il en est de cette Convention internationale des droits de l’enfant comme des conventions de l’OIT (Organisation internationale du travail) sur le droit du travail, ce qui compte, c’est l’application effective des droits. Aussi les actions syndicales et associatives demeurent nécessaires pour conquérir des droits mais également pour réduire les écarts entre les principes, les droits et leur application.

Jean-Pierre Moussy

Droit aux loisirs, au jeu, aux activités artistiques pour tous les enfants.
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