UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Quels enjeux pour les élections régionales ?


Les 14 et 21 mars prochains se dérouleront les élections régionales. Mais derrière les résultats du scrutin, une histoire s'écrit. Un avenir se noue. Un mode de gouvernance se joue.

Les résultats des élections régionales seront analysés de près. Bien sûr il y aura la traditionnelle comparaison des scores de chacun des partis politiques en présence. Mais d’autres éléments vont venir s’inviter dans la campagne.

La gauche sera-t-elle en mesure de conserver son hégémonie sur les régions dont elle détient 20 des 22 présidences métropolitaines ? Pourra-t-elle réaliser le score parfait en prenant les deux régions qui lui échappent encore ? Y aura-t-il des changements de majorité ou des recompositions de majorité dans certaines régions ? Dans le contexte actuel de réforme territoriale, la volonté du pouvoir d’amoindrir le pouvoir des régions sera-t-elle freinée par un mauvais score ?

Une institution jeune

Les régions sont une création très récente dans le paysage territorial français même si d’aucuns y voient une filiation directe venant des anciennes provinces. En effet si les communes, les cantons et les départements sont le fruit du découpage territorial issu de la Révolution française de 1789, les régions n’apparaissent, sous leur forme moderne, qu’en 1972 après avoir causé en partie la chute du général de Gaulle. En effet le référendum de 1969, qui a conduit à son départ, portait entre autres sur un projet de décentralisation régionale.

Et ce jeune niveau régional a déjà connu une vie chaotique. Si dans les années 1979 et 1980 apparaissent la dotation globale de fonctionnement et l’aménagement de la fiscalité directe locale, les lois de décentralisation du début des années 80, après l’arrivée du président Mitterrand et de la gauche, donneront leur véritable essor aux régions.

Une suite impressionnante de textes va venir consolider leur existence, les sortant de la tutelle administrative et financière de l’État, leur donnant une légitimité politique conférée par les premières élections régionales de 1986, une configuration, des compétences et des moyens clairement définis. Au final, le niveau régional se verra consacré par la loi constitutionnelle de 2003 qui reconnait aux régions un statut de collectivité territoriale de plein droit à l’instar des communes et des départements.

Quel avenir pour les régions ?

Après une période faste qui a vu régulièrement les compétences et moyens des régions s’accroître, vient le temps de la méfiance. Au prétexte entre autres d’un allègement et d’une simplification des niveaux territoriaux, les régions sont désormais en ligne de mire - comme d’ailleurs d’autres niveaux territoriaux - de la réforme territoriale actuellement concoctée par le Pouvoir. Le fait qu’elles soient en presque totalité dans l’opposition a sans doute aussi pesé dans la balance.

Toujours est-il que les menaces s’accumulent sur leur avenir. La suppression de la taxe professionnelle, le projet de retrait des compétences générales aux régions, la volonté de refontes territoriales avec l’instauration des grandes métropoles, sans parler du projet de « grand Paris » quasi imposé à la région-capitale sont autant de mesures phares révélatrices d’un processus de limitation de leurs prérogatives.

Dans un tel contexte, ces élections constitueront un enjeu particulièrement important. Leur résultat, dernier grand test d’envergure nationale avant la présidentielle de 2012, pourrait être un message fort sur l’état des forces en présence à environ deux ans de la fin du mandat du président de le République. Mais les motivations du vote ne sont pas tout à fait les mêmes entre ces deux scrutins.