Robin des Toits : bientôt une zone blanche en France ?
Comment viser l’élimination de la wifi et son remplacement par la fibre optique ? Comment protéger les jeunes cerveaux et interdire les tablettes sans fil en primaire ? Et en extrême urgence, peut-on garantir des « zones blanches » sans aucun champ électromagnétique artificiel pour permettre aux personnes EHS, qui vivent dans la fuite et l’errance, entre cavernes, forêts et caves, de revenir à la vie sociale, à leur famille, à leur ville ?
EHS ? Le mot est lâché ! Il s’agit d’une sensibilité électromagnétique dite aussi « électro-hypersensibilité » qui, comme pour notre fille Anne, touche des milliers de personnes. Anne vivait à Nice. En juin 2008, les logements étudiants où elle travaillait subirent l’invasion de la wifi. De mal-être en malaises, céphalées permanentes et brûlures cutanées, Anne put tenir 6 mois. Jusqu’à ce jour de janvier 2009 où elle tomba à terre. Elle identifia sans difficulté l’origine de son mal. Elle dut quitter son emploi.
Réfugiée chez nous, Anne était devenue électro-hypersensible. Toute vie sociale et culturelle lui était interdite. Sa santé se détériorait sans espoir de rémission. Nous étions désemparés. Par hasard, elle réalisa, en visitant une petite caverne de la région dijonnaise, qu’elle y retrouvait un certain bien-être.
Sa fille aînée, Laure, la prit en charge. Ensemble, elles partirent à la recherche d’un lieu souterrain habitable. C’est ainsi qu’elles découvrirent le site de Baumugne, dans les Hautes-Alpes, une longue grotte horizontale de 35 m de profondeur qui ouvre sur une falaise rocheuse à 10 m au-dessus du sol de la vallée. On y accède par un sentier de chèvres ! Anne y vécut trois années spartiates, rejointe bientôt par d’autres personnes frappées du même mal.
Projet pilote
Mais on n’arrête pas le progrès. 3G, 4G… La caverne devint à son tour inhabitable. Il fallut émigrer pour enfin trouver une ancienne écurie en pierres à plafond voûté, dans le sous-sol d’une maison forestière désaffectée.
Ensemble, nous entrions dans le combat de l’électro-sensibilité. Militants nous sommes, militants nous restons. En 2009, nous rejoignons Robin des Toits, association luttant contre l’utilisation de ces ondes artificielles pulsées. Nous créons un collectif local et participons à la mise en place de l’association Une Terre pour les EHS dont la spécificité est la revendication de zones blanches sans aucun champ électromagnétique artificiel. Il faut les reconstituer, car le territoire national est entièrement couvert par les antennes, auxquelles s’ajoutent tous les équipements wifi.
Dès lors, il s’agit pour nous d’éveiller le public et les élus à ces questions. Nous parcourons les MJC, les centres sociaux, les associations de santé. Nous assiégeons le Parlement et les médias. Nous avons travaillé à l’élaboration d’une proposition de loi, afin d’encadrer les technologies sans fil et d’en réduire très largement la nocivité. Le texte n’est jamais parvenu devant l’Assemblée nationale. Il fut jeté aux orties le 31 janvier 2013. Les opérateurs ont dû sabler le champagne !
Fin août, eut lieu dans les Hautes-Alpes la première réunion internationale de l’électro-sensibilité. Nous étions une centaine, électro-sensibles, venus d’Espagne, d’Italie, du Royaume-Uni, d’Allemagne et des quatre coins de France et réunis pour une semaine. Témoignages d’adultes, mais aussi d’enfants, séances de travail, projets avec Robin des Toits, Next-up. Des représentants de la région, la directrice de l’Office national des forêts nous apportent leur soutien pour la réalisation de la première zone blanche en France : un projet pilote européen, sur le site de l’ancienne abbaye de Durbon. Une Terre pour les EHS en est le principal artisan. Quant à la prochaine étape : saisir la Cour européenne de justice. À suivre.
Michelle et Robert Cautain
Pour poursuivre avec vous :
– Robin des Toits : contact@robindestoits.org
– Une Terre pour Les EHS : uneterrepourlesehs@gmail.com
– Next-up : News infos@next-up.org