Saint-Étienne Soleil : une maison de quartier ouverte à tous
Saint-Étienne, baptisée dans les années d'avant et d'après guerre, ville noire, à cause de son développement industriel et minier, est maintenant devenue ville verte. Ne vient-elle pas d'être labellisée par l'Unesco « cité du design » ? La maison de quartier du Soleil, adhérente à la Fédération des centres sociaux, y réalise un travail de fond en démultipliant ses activités.
Le Soleil, un des quartiers de Saint-Étienne on ne peut plus cosmopolite depuis ses origines s’intègre dans un ambitieux projet de développement durable de la ville. Ce quartier populaire partagé autrefois entre « les blancs et les rouges » – comprenez catholiques d’un côté et laïcs et communistes de l’autre – s’identifiait notamment autour de deux édifices historiques : l’église, unique dans la région avec son clocher en forme de bulbe, et l’amicale laïque.
Chacun possédait ses activités pour jeunes et plus vieux : gym, foot, basket, courses cyclistes, et évidement boulodromes et bars qui ne désemplissaient pas. C’étaient avant…
Et puis tout a changé après 1970. Les nombreux puits de mine ont disparus ne laissant trace au loin qu’au « crassier ». Finis les chevalets servant à acheminer les mineurs du fond du trou. Finies aussi les usines crachant feu et fumées aux couleurs verdoyantes et ocres.
D’un petit foyer de loisirs pour les jeunes, né à cette belle époque, fut créée la maison de quartier du Soleil.
Heureux et fiers
Sylvie Couvreur la jeune présidente et Jean-Paul Verdier, le directeur, y réalisent un véritable travail de fond. Les activités sont multiples et s’adressent à toutes les catégories d’âge à commencer par les plus jeunes, activités encadrées les mercredis, centre aéré pour les vacances scolaires, alphabétisation pour les mères, travail pour la mémoire et travail de mémoire pour l’histoire du quartier.
C’est notamment dans ce cadre qu’ont été réalisés l’an dernier un livre intitulé « Le Soleil, histoires et mémoires d’un quartier » aux éditions Trames urbaines et le beau film de témoignages d’appelés en Algérie « Sommes-nous revenus d’Algérie ? » (1) qui est notamment programmé dans les lycées de la région, les centres sociaux, les cinémas de recherche et culture. Ce sont aussi des activités artistiques, peintures, multimédias, cuisine… du yoga (qi-gong), des expos et tout simplement des rencontres d’anciens autour de jeux de cartes.
Sylvie et Jean-Paul nous expliquent : « Notre volonté est d’inciter les habitants à prendre des initiatives, et de les accompagner ensuite dans leurs projets. Côté intergénérationnel nous allons proposer des spectacles de théâtre pour tous publics et bientôt des cours de zumba ouverts à tous les âges, préparez vos guitares ! »
Nul doute que le travail de cette équipe d’une huitaine de professionnels et de beaucoup de bénévoles continuera de porter ses fruits pour faire de ce quartier un lieu où tous les habitants seront heureux et fiers de vivre.
Georges Goubier
(1) Le livre (8 euros) et le film (16,50 euros) sont en vente à maison de quartier (24 rue Beaunier, 42000 Saint-Étienne).
1 000 centres sociaux en France
La Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), rassemble 1 000 centres sociaux qui lui sont affiliés. Elle a pour missions d’assurer la communication auprès des pouvoirs publics, des partenaires, des responsables locaux, du grand public, sur la spécificité du projet participatif des centres sociaux, ainsi que sur la richesse et la diversité de son réseau.
Pour cela elle forme et qualifie les acteurs du réseau, salariés et bénévoles et développe des stratégies politiques et un travail prospectif concernant l’avenir des centres sociaux et socioculturels.
La FCSF cherche à développer la dimension participative du projet des centres sociaux et la reconnaissance partagée de l’animation globale.
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