Syndicalisme et consommation
Consommation et syndicalisme n’ont pas toujours fait bon ménage dans des temps pas si lointains. Si le consommateur n’est pas satisfait du produit acheté ou du service offert, il s’en détournera. Si alors l’entreprise fabriquant ou proposant ce service ne modifie pas qualitativement son projet, elle court le risque de la faillite, et donc le licenciement de ses salariés.
Le syndicalisme a pour objet la défense et la représentation des travailleurs, dans l’entreprise et au-delà dans les branches industrielles de services et d’éducation. Mais il est impliqué par ce qui se passe aussi à l’extérieur de l’entreprise. Il s’intéresse à ce qui va se consommer demain. Quelle entreprise, quel pays va produire quoi, comment, dans quelles conditions, à quel prix, quel sera l’impact sur l’environnement ?
La CFDT a créé en 1982 sa propre Association de consommateurs (Asseco CFDT). Pour certains, il y aurait trop d’associations de consommateurs. Mais elles ne s’intéressent pas toutes aux mêmes questions. Il existe en fait trois blocs :
– familiales : leur activité familiale les conduit naturellement à s’investir dans le champ consumériste (une dizaine) ;
– juridiques : leur stratégie est presque exclusivement tournée vers la procédure juridique (deux) ;
– syndicales : issues du mouvement syndical (quatre), elles contribuent par leur engagement dans tous les lieux de recherche, de normalisation, de certification, d’information du consommateur, à améliorer la qualité des produits et services. Leur présence en amont dans l’entreprise leur confère une vision et une analyse qu’aucune autre association ne peut avoir. La CFDT peut-elle se priver des services d’une telle « association » ?
Georges Goubier