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Un énième plan de lutte gouvernemental contre les déserts médicaux


En octobre dernier à Châlus (Haute-Vienne), le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn ont présenté un nouveau plan de lutte contre les déserts médicaux, mais sans mesures coercitives.

Sommaire du dossier
 Les déserts médicaux ne sont pas des mirages
 Trois notions de déserts médicaux se complètent
 Des initiatives sur le terrain
 CFDT Retraités : « Accéder à des soins de qualité pour tous et partout »
 Un énième plan de lutte gouvernemental contre les déserts médicaux
 « Le maintien de la liberté d’installation sans limite n’est plus soutenable. »

Voici une promesse de campagne du candidat Macron qui ne sera pas tenue, tout comme le relèvement du numerus clausus, sans doute sous la pression de la profession.

En fait, il n’y a rien de bien nouveau pour lutter contre les déserts médicaux, à part un catalogue de mesures que les acteurs concernés (ARS, collectivités locales, personnels de santé et leurs organisations, patients) pourront utiliser à leur gré.

On y trouve, pêle-mêle, les MSP (maisons de santé pluridisciplinaire, rebaptisées pluriprofessionnelles) dont le nombre sera doublé (on en compte un peu plus de 900 actuellement), le recours à la télémédecine (notamment dans les Ehpad). La ministre envisage aussi de développer les « consultations avancées », c’est-à-dire la possibilité pour un médecin, moyennant aide financière, d’exercer dans un désert médical quelques jours par semaine.

Sont également envisagés une augmentation des stages des étudiants dans les cabinets libéraux et, par conséquent, moins de stages ou des stages plus courts dans les hôpitaux, la généralisation des médecins adjoints dans les déserts médicaux, alors qu’ils sont surtout utilisés par les internes dans les zones touristiques ou en cas d’épidémie. Concernant les jeunes médecins, la ministre envisage d’augmenter le nombre de médecins partagés, c’est-à-dire de jeunes médecins partageant leur travail entre l’hôpital et un cabinet dans un désert médical. Avec ces diverses formules, il s’agit de donner aux jeunes médecins le goût du travail en cabinet. Ils n’y rechignent pas, à condition d’y exercer à plusieurs.

Enfin, la ministre souhaite faciliter le cumul emploi-retraite des médecins dans les zones « tendues ». Aujourd’hui, 26 % des médecins retraités bénéficient de cette possibilité. Le personnel médical des armées pourrait également aider les centres civils et les hôpitaux.

Le montant des aides financières augmente à chaque plan, mais sans résultats probants. Le 13 octobre, interrogé par un journaliste de France 3, le président du syndicat des ORL, tout en critiquant ce plan, disait qu’en fait, la vraie réponse serait de passer la consultation remboursable à 50 €. On ne voit pas en quoi cette augmentation inciterait un ORL ou autre spécialiste à s’installer à Limoges plutôt qu’à Nice.

En savoir plus

 Présentation du plan pour l’égal accès aux soins dans les territoires
 Avis sur Les déserts médicaux du Conseil économique, social et environnemental.

Une revendication des généralistes : plus de temps pour leurs enfants et leur vie privée.
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