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Un gaz sournois, le radon


Peu de gens connaissent le radon, et ceux qui en ont connaissance n’imaginent pas combien il peut être nuisible à l’homme.

Comment définir le radon ? C’est un gaz radioactif d’origine naturelle, provenant de la désintégration de l’uranium présent dans la croûte terrestre. On le trouve partout à la surface du globe bien que sa production et, par conséquent, sa concentration ne soient pas uniformes. Le radon est inodore, incolore et sans saveur. Il est de surcroît insoupçonnable et donc dangereux.

Quels sont les risques ?

Jusqu’aux années 1980, on avançait le chiffre de 1 000 à 2 000 morts par an. Ce gaz était déjà classé comme responsable du cancer du poumon. Aujourd’hui, l’Institut de veille sanitaire (INVS) lui attribue 3 000 décès par cancer du poumon chaque année en France. D’autres cancers, notamment de la peau, et une incidence accrue de leucémie chez des enfants exposés, pourraient lui être attribués. Selon les experts, même si en cancérologie il n’existe pas de minimale pour des présences de substances cancérogènes, le seuil de 300 becquerels par mètre cube (Bq/m3) doit être l’alerte. Au-dessus, il n’est pas acceptable de laisser exposer des personnes sur le long terme.

Pourtant, le seuil d’alerte officiel reste aujourd’hui de 400Bq/m3 et l’intervention publique à 1 000, ce qui est bien trop élevé. Compte tenu de l’évolution les connaissances, ces normes sont devenues obsolètes.

Une ordonnance n° 2016-128 oblige désormais le vendeur et le bailleur d’un logement à indiquer au futur acquéreur ou locataire le risque d’exposition au radon au 1er juillet 2017. Problème : le décret d’application n’est pas encore publié.

Où le trouve-t-on ?

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) classe le pays en trois zones en fonction de l’intensité du danger. Les plus concernées, le Massif central, la Bretagne, les Pays de la Loire. En réalité, ce gaz est partout dans le pays, mais il est plus concentré sur les massifs granitiques.

C’est la teneur en uranium des sols qui détermine le potentiel de présence du radon. Sa concentration dans des constructions peut varier de quelques becquerels par mètre cube. Si on est proche d’une faille, d’une mine (désaffectée ou pas), de sources d’eaux thermales, la situation peut en être aggravée car ces lieux peuvent accélérer le transfert du radon vers la surface.

Provenant du sol, il pénètre dans les bâtiments, s’infiltre dans les fissures d’étanchéité et dans les interstices plus ou moins importants. Il vient ensuite s’accumuler à un niveau parfois élevé dans les pièces ou l’air est confiné.

Comment se prémunir ?

Déjà, vérifier soi-même si l’on a un doute. Il existe des kits de trois dosimètres vendus dans le commerce (prix 40 €) adaptés pour un logement de plus de 3 pièces. Il vaut mieux prendre les mesures à l’automne ou hiver quand on chauffe la maison et que les fenêtres sont fermées. Veiller également à avoir une bonne ventilation. Malheureusement, avec les nouvelles mesures sur la transition énergétique, on va à l’encontre de ce conseil. On transforme le logement en caisse étanche, alors que la présence de radon nécessite une aération presque permanente. Et surtout, ne pas boucher les entrées d’air.

Georges Goubier

Décret du 4 juin 2018

Cet article a pour seul but d’attirer l’attention sur un sujet grave et mal connu, le radon . Le décret sur la protection sanitaire contre les dangers résultant de l’exposition aux rayonnements ionisants est enfin paru le 4 juin 2018. Il apporte quelque réponses aux questions que nous soulevions. Les lecteurs qui résident dans ces zones à risque seront bien inspirés de se rapprocher des services de leur commune pour s’informer des éventuelles protections qu’elles envisagent en rapport avec ce décret.
En savoir plus : Décret N° 2018-434