Vieillissement de la population
Le vieillissement de la population concerne aussi l'Union européenne. Pour lancer le débat, la Commission a publié un Livret vert. Le syndicalisme européen (CES, Ferpa) prend les chiffres avec sérieux mais dit qu'il ne faut pas dramatiser. Une bonne politique sociale peut influer sur la démographie.
L’Europe avec 453 millions d’habitants se trouve confrontée à des modifications démographiques importantes. Face à ces modifications, la Commission européenne a lancé un débat avec pour soutien à ce débat un Livre vert intitulé « Face aux changements démographiques, une nouvelle solidarité entre générations ».
Dans ce Livre vert, un état des lieux confirme le vieillissement de la population. Trois facteurs contribuent à cette évolution.
Baisse des naissances. Avec 1,48 enfant par femme en 2003, alors qu’il en faudrait 2,1, la croissance de la population ralentira progressivement jusqu’en 2025 et elle devrait même diminuer à partir de cette date. Sans l’immigration, le déficit des naissances serait encore plus important. Les causes de cette baisse des naissances sont multiples : accès tardif à l’emploi, chômage, instabilité de l’emploi, difficulté pour se loger, politique familiale parfois inadaptée...
Allongement de la durée de vie. Les Européens vivent plus longtemps grâce aux progrès en matière de santé et de qualité de vie. Depuis 1960, l’espérance de vie moyenne a augmenté de plus de cinq ans pour les femmes et de plus de quatre ans pour les hommes. En 2030, on devrait compter 34,8 millions de personnes âgées de plus de 80 ans contre 18,8 millions aujourd’hui.
Vieillissement des générations. Lors des 25 prochaines années, le nombre de « 65 ans et plus » devrait augmenter de 40 millions de personnes, alors que les « 15/64 ans » devrait perdre 12 millions de personnes en âge de travailler.
Ne pas dramatiser les réalités et modifier les politiques sociales
Pour la Confédération européenne des syndicats (CES) il ne faut pas dramatiser, même si les défis démographiques doivent être pris au sérieux. Elle considère que nous traversons un cycle démographique prévisible et non une « crise démographique » comme le laisse entendre le Livre vert. Pour la CES il faut utiliser les chiffres des prévisions avec prudence.
Pour la CES, d’autres facteurs influent sur l’évolution démographique : la conciliation entre vie sociale, vie familiale et vie professionnelle devrait être prise en compte. Cela passe également par une amélioration de la protection sociale qui doit être considérée comme un « investissement productif ».
Elle préconise de revoir les modes de financement en prenant plus en compte les profits réalisés, de trouver des financements complémentaires, une redistribution des revenus plus égalitaire, de défendre des pensions dont les montants soient en relation avec les revenus (ne pas faire des retraités des assistés).
Aux questions fermées avec des formulations ambiguës du Livre vert sur l’âge de la retraite, le travail des 55/64 ans, le cumul emploi/retraite, la dépendance, les jeunes, l’égalité hommes/femmes, l’immigration, la CES et la Fédération européenne des retraités et personnes âgées (Ferpa) ont apporté des réponses à la Commission européenne. Les suites que donnera cette commission montreront sa volonté de prendre en compte les apports des organisations représentatives des salariés et des retraités.
Source : Livre vert "Face aux changements démographiques, une nouvelle solidarité entre générations" Mars 2005.