UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Visitez le musée-atelier du chapeau


Comment parler en quelques lignes d'un musée qui vit à 150 à l'heure, n'arrête pas d'innover, d'exposer, de former, de décrire ? Plus qu'un musée, c'est un lieu de culture et d'histoire à travers le couvre-chef.

Il faut dire que ceux qui œuvrent aux destinées de ce musée sont des convaincus, toutes et tous issus du cru chazellois dans la Loire, et presque tous anciens salariés des usines Fléchet. Leurs compétences, ils les mettent au service du musée. Il faut les voir à l’œuvre les jours de démonstration, comme par exemple pour les journées du patrimoine. C’est en fait un atelier musée qui produit…

Michelle, la présidente est intarissable. Nous la connaissons bien. Pas question de la solliciter pour une activité syndicale qui nous est chère… plus tard, rétorque-t-elle, quand tout sera bien en place. Alors, jouons le jeu !

Jusqu’à 26 entreprises du chapeau

C’est en 1902 que tout a véritablement démarré avec la création de la première usine Fléchet de fabrication de chapeaux de feutre. « Ici, durant près d’un siècle, le sol s’est usé sur le passage d’hommes et de femmes donnant leur savoir-faire et s’en allant avec leurs fatigues, au rythme des appels du grand sifflet à vapeur jouxtant la cheminée ». Jean, un ancien, décrit magnifiquement la vie de ces chapeliers de Chazelles dans le bulletin local.

On recevait, ici, l’élite des créateurs de mode, associés à la haute couture parisienne, les plus grands chapeliers de la capitale et tous les plus grands habilleurs du monde, séduits par la qualité des productions.

C’est qu’entre le XIXe et le XXe siècle, un tiers de la population de la bourgade, soit 2 000 salariés, étaient employés dans les 26 entreprises de l’industrie du chapeau. Son essor un peu avant la guerre de 39-45 et quelque peu après, s’acheva vers les années 70. Les usines s’arrêtèrent de tourner définitivement en 1977.

Un atelier-musée pour ne pas oublier

Une période de six années s’écoula avant que le musée ne soit créé. Il fallu batailler ferme pour que tout ce patrimoine de l’histoire industrielle locale, mais aussi nationale et internationale pour le chapeau, soit sauvegardé.

Citons cette belle conclusion de Jean : « Vous, les grands productifs, vous autres les plus petits des ateliers connexes, où êtes-vous, qui emplissiez la rue en foule compacte, familiers des mains calleuses et des jets de vapeur, virtuoses des passages au fer et de la pelote à mater, souffleurs semousseurs et bastisseurs harcelés par le bruit, brideurs et bichonneurs, maîtres d’enficelages, garnisseuses, emballeuses du bout de chaîne ?Et vous gens des bureaux, ordonnateurs des cycles de production ? »

Aujourd’hui, l’atelier produit et vend à la boutique. Vous voulez un chapeau personnalisé ? N’hésitez pas, vous serez conseillé. Vous voulez rajeunir un vieux chapeau en feutre ? L’équipe de l’atelier est à votre disposition.

Atelier-musée du chapeau : 42140 Chazelles-sur-Lyon, tél 04 77 94 23 29, www.muséeduchapeau.com

Le bastissage du chapeau

100 grammes de poils sont projetés sur un grand cône de métal perforé, puis arrosés d’eau chaude. Ici naît la première forme dont la taille atteint environ cinq fois celle du futur chapeau.

Démonstration
Le bastissage du chapeau : 100 grammes de poils sont projetés sur un grand cône de métal perforé, puis arrosés d’eau chaude. Ici naît la première forme dont la taille atteint environ cinq fois celle du futur chapeau.