Rendez-vous manqué pour les nouveaux rythmes scolaires
Une poignée de communes (18 sur le Val-d'Oise) seulement ont décidé de s'engager dans la réforme des rythmes scolaires dès septembre 2013. Au niveau national, moins de 25% des élèves bénéficieront d'une semaine scolaire plus équilibrée. Pourquoi pareille résistance ?
Il existait au départ un réel consensus pour condamner le précédent gouvernement et son passage à la hussarde de la semaine de quatre jours. De toute part, on réclamait le réaménagement des rythmes scolaires sur l’année, la semaine et la journée. Et l’on exigeait une réforme effectuée dans l’intérêt des enfants.
Les forces de l’immobilisme auront eu raison de cette timide tentative de Vincent Peillon en s’appuyant sur des arguments fallacieux. Au bout du compte, ce sont les intérêts des adultes qui auront été privilégiés. Avec plus d’ambition, une réforme concertée et globale des rythmes scolaires aurait certes provoqué encore plus de résistance, mais surtout elle aurait eu le mérite de mettre pleinement l’enfant au cœur du système, avec un nombre d’heures d’enseignement mieux réparti sur l’année, la semaine et la journée.
Tout le monde pouvait même y gagner ! Les personnels, en ayant un temps de travail mieux équilibré. Les familles aussi, en élargissant le temps (matin ou fin de journée) durant lequel les enfants pourraient alors profiter de leurs parents, grands-parents, frères et sœurs.
Démonstration
Pourtant, il existait bien un réel consensus autour de quelques sujets clefs. La semaine de 4,5 jours est mieux adaptée aux besoins de l’enfant. L’enfant est plus disponible pour les apprentissages en fin de matinée et en milieu d’après-midi. Une pause de deux heures le midi est nécessaire. Sur l’année scolaire, l’idéal est d’alterner sept semaines de travail avec deux semaines d’interruption (cela nécessiterait de raccourcir les vacances d’été et un zonage de toutes les périodes de congés). Reste aux structures d’accueil à se développer et s’adapter aux besoins de l’enfant.
En cette rentrée scolaire, les communes ayant fait le choix de se lancer vont être observées, aussi bien par les partisans de cette réforme que par ses détracteurs. Et si elles faisaient la démonstration que les enfants profitent pleinement de ces nouveaux rythmes !
Jean-François Cochet
(Sgen-CFDT Val d’Oise)