UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Quand les Européens chargent les plus exposés


Comment sont abordées ces questions en Europe ? À y regarder de plus près, ce n’est pas l’Europe qui est en cause dans cette absence de solidarité qu’il convient de dénoncer, mais bien les États membres de l’Union européenne y compris la France.

En effet, comme il est de sa responsabilité, la Commission européenne a établi des propositions précises pour organiser l’accueil des demandeurs d’asile. Elle a proposé un programme exceptionnel de « relocalisation » de 40 000 Syriens et Érythréens dans les différents États membres de l’Union européenne, pour soulager l’Italie et la Grèce du poids que représente le très grand nombre de demandeurs d’asile arrivant dans ces deux pays.

Mais la Commission européenne s’est heurtée au problème que pose le règlement européen dit « Dublin III » au système d’asile européen. Basé sur le principe qu’une demande d’asile doit être examinée dans le premier pays européen dans laquelle la personne est arrivée, le mécanisme de Dublin concentre inévitablement les demandeurs dans les États qui forment la frontière extérieure de l’UE (Grèce, Italie, Pologne…).

Comme c’est la règle : la Commission propose ; le Conseil décide. Et lors du Conseil européen des 25 et 26 juin dernier, il a été décidé, sur le plus petit dénominateur commun, que l’organisation de l’accueil des populations réfugiées arrivées en Grèce et en Italie se ferait sur la base du volontariat. Inadmissible ! « Ce n’est pas l’Europe que nous avions imaginé en 1957 lors de l’élaboration du Traité de Rome », a déclaré Matteo Renzi, le président du Conseil italien.

Les États membres de l’Union européenne ne peuvent plus pratiquer la politique de l’autruche. Il faut que les sociétés civiles organisées réagissent pour obliger chacun des gouvernements des 28 États membres de l’Union européenne d’examiner sérieusement les propositions de la Commission européenne, pour une solidarité sans faille envers des populations dont l’Europe est le seul recours.

(Photo Carl Hocquart pour la Cimade)