À qui se fier ?
Les adhérents de la CFDT Retraités en sont convaincus : les individus pour faire communauté ont besoin, à défaut, de s’aimer les uns les autres, de partager un certain nombre de valeurs. Ce partage permet d’établir le lien social nécessaire « au vivre ensemble ».
Cela fait référence entre autres à la tolérance, mais également à la confiance que nous pouvons avoir en nos semblables et notamment en ceux qui, du fait de leur fonction, devraient faire preuve d’une certaine exemplarité.
Or, cette confiance est aujourd’hui battue en brèche. La défiance est quasi générale. Aucun secteur n’est épargné : le monde politique et les promesses de campagne rarement tenues, celui de l’entreprise, du sport… Le Vatican lui-même est victime de corruption de certains de ses dignitaires.
Nous sommes face à ce qui ressemble à un pourrissement moral de nos sociétés qui chaque jour gagne du terrain et n’épargne personne. Ce climat crée chez nos concitoyens un sentiment d’inquiétude et d’insécurité qui débouche sur le pessimisme et le populisme, lequel, comme le dit la philosophe Myriam Renault d’Allonnes, « s’adresse plus à l’émotivité qu’à la réflexion et à l’immédiateté plus qu’à la distance du jugement ».
Alors, ne tombons pas dans le piège du « tous pourris » que nous tendent certains. Ne noircissons pas un tableau déjà suffisamment sombre. Ayons la sagesse de prendre le recul nécessaire pour ne pas succomber à une généralisation injustifiée susceptible de mettre à mal notre bien le plus précieux : la démocratie.
Guy Gouyet