UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


André Velard en alerte permanente


Pour qui connaît Massy, cette ville du département de l'Essonne au sud de la région Île-de-France, connaît André Velard, un beau livre d'histoires vivantes à lui tout seul, qu'il fait bon écouter. Échanger avec lui est un bonheur et un ressourcement pour toujours aller de l'avant… Comme André.

À 88 ans, André continue de participer aux réunions de l’ULR CFDT de Massy. Toujours sur la brèche, il interpelle, par ordinateur interposé, les uns et les autres contre telle injustice, et participe à tous les évènements et rencontres. On ne se refait pas. Et finalement il n’a qu’un seul regret, mais de taille : « je n’ai pas passé suffisamment de temps avec ma famille. »

En 1950, à 25 ans, André milite déjà avec Marcel Reggui, d’origine algérienne, qui a beaucoup compté dans sa vie militante, et qui a créé le Groupe des études humaines, auquel a participé André (1).

Après son mariage avec Lucette en 1957, c’est en 1962 qu’ils s’installent à Massy, et depuis 1971 dans l’appartement qu’ils habitent encore aujourd’hui. La famille s’agrandit avec quatre enfants.

Courte mais riche

En 1951, il est embauché chez « Michelin ». Délégué du personnel, il est licencié en 1955. En 1958, André travaille à la « Thomson ».

Militant à la CGT et au PSU, ses prises de positions, sa manière de militer, sa liberté de dire et de faire font que ses rapports avec la CGT se dégradent. Le climat est lourd. C’est la guerre d’Algérie contre laquelle André s’engage à fond.

Cela lui vaut quelques frottements avec la CGT et le PC. Il est qualifié « soit de naïf, soit de traître ».

En 1972, il adhère à la CFDT, il est élu délégué du personnel, mandat qu’il assumera jusqu’en 1983, année de son départ en retraite…

André est très sensibilisé aux populations démunies qui survivent dans des bidonvilles. Il intervient pour aboutir au renforcement des foyers Sonacotra sur la commune de Massy et assure des cours d’alphabétisation.

Conseiller municipal de 1965 à 1971, pour démontrer le désaccord avec la municipalité PS de l’époque qui ne répond pas aux propositions formulées par le PSU, avec d’autres, André présente une autre liste, que celle du PS. Nous sommes 1971, c’est l’année du congrès fondateur du PS à Épinay. Le PS de la ville obtient la majorité absolue et André mettra fin à sa courte mais riche vie politique.

Complexité

En 1990, notre homme participe à la création d’un club de prévention spécialisé dans l’aide à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Il siège toujours au conseil d’administration.

En 1993, il est secrétaire de l’Union locale des retraités CFDT à… Massy, bien sûr !! Il assumera cette responsabilité jusqu’en 2009, puis devient membre de l’Union territoriale des retraités CFDT, qu’il représente à l’Union départementale.

Soucieux de garder sa forme physique pour encore mieux militer, il participe aux activités d’un club de gymnastique. Il est adepte du Tai Chi Chuan.

André toujours curieux et en autoformation permanente découvre en 2000 l’outil informatique : « L’informatique m’a changé la vie. Elle me permet de travailler plus profondément, de découvrir plein de choses via Internet. Je m’efforce, avec ces nouveaux outils, d’approfondir certains sujets et de me rendre compte de la complexité des problèmes de notre temps. »

En participant à ce portrait le jour des obsèques du grand Stéphane Hessel, André, se rappelle qu’il a eu la chance de le faire venir à Massy pour une rencontre inoubliable de jeunesse, de lutte contre les injustices et les inégalités. Témoin, acteur, mémoire : Chapeau André, surtout ne change rien !

Jean-Pierre Bobichon

(1) « Les massacres de Guelma – Algérie, mai 1945 », www.editionsladecouverte.fr

Toujours curieux, André découvre en 2000 l’outil informatique : "L’informatique m’a changé la vie".