UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Attention aux abus sur les prothèses dentaires !


Les abus et fraudes de certains centres de santé dentaires sont avérés. Les procès ne devraient pas tarder. Trop tard pour les victimes mutilées et parfois endettées. En santé, la confiance peut être trompée, restons vigilants.

Les soins dentaires restent une préoccupation importante avec l’âge ! Il faut bien s’informer avant de se laisser soigner car il y a un accroissement des abus. Les chirurgiens-dentistes libéraux sont de moins en moins nombreux. À côté d’eux, il y a depuis longtemps quelques centres dentaires mutualistes. Mais les centres dentaires dits associatifs arrivent en nombre : ils louent locaux et personnel à des sociétés commerciales qui en tirent profit. Près de 300 en plus en 2022, portant le total à 1 800 environ. Qu’est ce qui les motive ? L’argent bien sûr.

Pratiques illégales de la médecine, fraudes à l’assurance maladie, mise en danger d’autrui…

Une loi de 2009 autorise les centres associatifs, prétendus sans but lucratif. Mais des abus surviennent : 3 000 victimes, mutilées et endettées, de Dentexia ; deux centres Proxidentaire fermés et 71 victimes. À chaque fois, les bas tarifs et les rendez-vous rapides cachent des pratiques illégales de la médecine, des fraudes à l’assurance maladie et même la mise en danger d’autrui. Les représentants CFDT dans le conseil de l’assurance maladie ont obtenu des aides d’action sociale pour financer les soins des personnes mutilées et sont intervenus pour des contrôles a priori.

Depuis longtemps, la base de remboursement des soins des dents existante est trop faible. En contrepartie, les dentistes ont été autorisés à dépasser les tarifs remboursés sur les prothèses dentaires (couronnes…). Un tiers de leur activité leur rapporte deux tiers de leurs revenus. Ces dépassements dissuadent l’accès aux soins, c’est le non-recours.

Les prothèses et les implants bien plus rentables

La mise en place du 100 % Santé en dentaire s’avère aussi une opportunité pour les abus. C’est une opportunité de poser des prothèses dentaires au tarif limité et remboursé par la mutuelle. C’est facile de dire au patient que sa dent ne peut pas être soignée par un plombage mais qu’il faut poser une couronne, bien plus rentable. Voire l’arracher et poser un implant, encore plus rentable. C’est une des dérives de certains centres dentaires.

La pose d’implants non remboursés, sans tarifs de référence, est très répandue. Plus confortables qu’une prothèse amovible, ils génèrent des factures élevées, voire abusives.

S’il est proposé d’arracher des dents et de poser des implants, il faut demander un autre avis médical. La pose d’un implant, vissé directement dans l’os, nécessite des moyens matériels et humains adaptés. Des chirurgiens-dentistes libéraux se sont spécialisés dans les implants et ont pignon sur rue. Les centres de santé dentaires n’apportent pas la même garantie.

On voit à présent ces centres créer des centres d’ophtalmologie, deux domaines où la demande n’est pas satisfaite avec les médecins libéraux. Vigilance !

Claude Wagner

Et le tourisme dentaire ?

Régulièrement, on vante les tarifs intéressants pratiqués dans d’autres pays pour les soins dentaires lourds comme la pose d’implants : la Hongrie, la Roumanie puis l’Espagne. La pose d’un implant en France est facturée entre 1 000 et 2 000 euros et 500 euros à l’étranger, selon l’INC. Vouloir éviter de porter un dentier ne doit pas conduire à prendre des risques, et un implant ne prend pas toujours dans l’os de la mâchoire. Enfin, il ne faut surtout pas faire l’impasse d’un suivi post-opératoire… en France.

En savoir plus

Voir le numéro hors-série de 60 millions de consommateurs de fin 2022 « Spécial dents » (100 pages). Conseils de prévention et d’entretien de sa dentition. Le brossage électrique, le dentifrice avec un peu de fluor reste conseillé, surtout aux plus âgés.