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Avec l’âge, l’augmentation du reste à charge est plus modérée que celle des dépenses de santé


Le reste à charge après prise en charge par l’assurance maladie mais avant remboursement par une complémentaire, augmente avec l’âge mais de manière plus faible. Une redistribution du coût des dépenses de santé s'effectue entre générations.

En 2017, l’assurance maladie obligatoire (AMO) a pris en charge 79 % de la consommation de soins et de biens médicaux. Les 21 % restant, le reste à charge (RAC), a été acquitté par les patients soit directement soit, en tout ou partie, par une complémentaire santé (AMC). 96 % des patients disposaient d’une couverture complémentaire (mutuelle, assurance, CMU-C, devenue depuis la complémentaire santé pour les personnes aux faibles revenus).

En moyenne par habitant, le RAC après AMO est d’environ 620 euros en 2017 et le RAC après AMO et AMC d’environ 220 euros. Mis à part les premiers mois de vie, les dépenses de santé augmentent avec l’âge (graphique ci-joint). Elles passent de 800 à 1 900 euros par patient et par an entre les classes d’âge 6-10 ans et 41-45 ans ; elles atteignent 4 500 euros en moyenne pour les 66-70 ans, et 8 700 euros pour les plus de 85 ans. Les plus de 65 ans ont des dépenses de santé trois fois plus élevées que le reste de la population. Et pour les plus de 85 ans, elles sont près de 5 fois supérieures à celles des 36-40 ans et près de 11 fois des 6-10 ans. Les causes sont connues : pathologies lourdes aux traitements coûteux, suivi médical rapproché (dépistage, consultations fréquentes des généralistes) et coûts accrus avec la proximité de la fin de vie.

Le RAC AMO moyen, le reste à charge après prise en charge par l’assurance maladie mais avant remboursement par une complémentaire, augmente avec l’âge mais de manière plus faible. Ainsi, le RAC AMO des plus de 65 ans n’est plus que deux fois supérieur à celui du reste de la population comme le montre le graphique. Cela provient du nombre plus élevé d’assurés en affections de longue durée 4 (ALD) parmi les personnes âgées, dont les soins en lien avec l’ALD sont pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale. Ces patients représentent 11 % de la population des 41-45 ans et 66 % des plus de 85 ans.

En outre, la part du recours aux soins hospitaliers est plus importante, soins mieux remboursés par l’AMO que les soins de ville. Les auteurs de l’étude remarquent que si l’assurance maladie opère une solidarité horizontale entre les bien-portants et les malades, elle « effectue donc, de facto, une redistribution du coût des dépenses de santé entre générations (les malades étant concentrés parmi les plus âgés) ».

Source : Études et Résultats n° 1171, Drees.

Jean-Pierre Druelle et François Jabœuf