Donner pour être heureux
Les associations interviennent dans de nombreux secteurs. Leur efficacité est fonction de leur indépendance. Leur apporter notre soutien grâce à nos dons et notre engagement est donc nécessaire.
Dans son dernier livre, Bill Clinton fait l’éloge du don et du bénévolat. C’est un vigoureux plaidoyer en faveur de l’engagement et de la générosité. Il rappelle que « toutes les religions évoquent l’obligation que nous avons de nous aider les uns les autres ». Pour Bill Clinton, est heureux celui qui unit, construit et donne. Les USA sont connus pour leurs associations et leurs puissantes fondations aux moyens importants face à des pouvoirs publics volontairement absents dans certains domaines (santé, lutte contre la pauvreté...) le privé a su s’organiser et faire preuve de générosité.
En France, nous ne sommes pas en reste. Environ 900.000 associations couvrent toutes les activités humaines : culture, sports, loisirs, soutien scolaire, protection de l’environnement, lutte contre l’exclusion, développement, humanitaire, etc. Certaines agissent dans l’urgence, d’autres sur le long terme. Certaines (pour reprendre un proverbe chinois) donnent du poisson, d’autres apprennent à le pêcher. Il y a les grandes (Secours catholique ou populaire, ATD Quart monde, Restaurants du cœur, CCFD...) et les petites qui agissent au niveau du quartier ou du village.
L’Etat ne peut pas tout faire
En dehors de la joie que cela peut nous procurer, faut-il donner ? Nous payons des impôts mais cela peut-il suffire ? Et bien non ! L’État ne peut pas tout faire. Même si c’était possible ce ne serait pas sain. En démocratie il est bon de ne pas tout lui confier. Les associations autonomes et indépendantes (grâce aux dons) doivent pouvoir corriger, dénoncer, intervenir sur les situations ignorées ou oubliées par les pouvoirs publics. La liberté d’association est indissolublement liée au bon fonctionnement de nos sociétés et à la libre expression de ses différentes composantes. Il suffit de regarder ce qui se passe dans nombre de pays où ce droit n’existe pas pour en être persuadé.
Grâce à nos dons nous apportons aide et réconfort dans l’urgence, soulageons ici ou là quelques misères et établissons des partenariats humains et financiers avec ceux qui, au Sud notamment, luttent dans des conditions difficiles pour faire reconnaître leurs droits ou tout simplement vivre.
Mais changer le monde suppose des moyens bien autrement supérieurs à ceux que nous pouvons offrir grâce à nos dons. Seule la mise en œuvre d’autres choix politiques, économiques et sociaux permettra d’avancer vers un monde plus juste et plus respectueux des droits de l’homme.
36% donnent régulièrement
En 2005 les dons s’élèvent à environ 2,5 milliards d’€ (dont 500 millions liés au Tsunami). Le don moyen annuel s’élève à 50 €. Six millions de foyers fiscaux déclarent 250 € de dons en moyenne. Les Français sont donateurs réguliers sont 36% (plusieurs fois par an 16%), occasionnellement pour 19% et jamais pour 44%.
Ajoutons que si 58% font confiance aux associations, nombre d’entre elles ont encore des efforts à faire en matière d’information et de transparence.
Source : enquête 2006 du Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie et sondage Ifop.
Donner génère 900.000 emplois
Le monde associatif regroupe 1,6 million de salariés dont 900 000 à plein temps (7% de l’emploi en France). Ajoutons les 12 millions de bénévoles dont l’activité équivaut à 716 000 emplois à plein temps.
Le budget cumulé du secteur associatif est d’environ 50 milliards d’€ soit en gros 3 à 4% du PIB. Le financement est assuré par les dons et par des subventions de l’Etat ou des collectivités locales qui ont tendance à décroître.
Source : Alter Eco