Histoire de la Semaine bleue
L'action en faveur des vieillards, puis des vieux puis des personnes âgées commence en 1951. Elle s'appelle ensuite Semaine bleue et prend pour slogan « 365 jours pour agir, 7 pour le dire ».
Années 50
Journée nationale des vieillards
Devant la misère dans laquelle vivent bon nombre de « vieux », le ministère de la Santé et de la Population crée la « Journée nationale des vieillards » en 1951. Son objectif : collecter de l’argent pour secourir les vieillards nécessiteux. L’aide est versée sous forme de bons d’alimentation, de charbon, d’électricité.
L’arrêté ministériel confie l’organisation de la collecte à un « Comité national d’entente » composé des grandes associations caritatives et des institutions de bienfaisance.
L’Union nationale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) est chargée de la coordination et assure le secrétariat général C’est encore le cas en 2005.
Au plan départemental, la direction des affaires sanitaires et sociales (Ddas), sous la tutelle du Préfet, est chargée de mettre en place et diriger les comités départementaux.
La journée est précédée d’appels à la générosité, avec des affiches insistant sur la misère des aînés. La quête est assurée par des associations ou institutions locales agréées (St Vincent de Paul, Dames de charité, Secours catholique, Secours populaire, bureaux de bienfaisance, Union des vieux de France...).
Peu à peu, se manifeste un souci de convivialité, de gestes d’amitié. Une partie de l’argent collecté va au soutien de certaines activités de service : création des premiers services d’aide ménagère.
Années 70
Les vieillards deviennent des personnes âgées
La loi Boulin de 1971 améliore sensiblement les retraites (50% au lieu de 40%...).
Le produit de la collecte est de plus en plus affecté à des actions collectives, associatives pour la plupart.
Les produits de la collecte baissent. Le mot « vieillard » est remplacé par « personnes âgées ». L’accent est mis sur la solidarité, volontaire, familiale, associative, de voisinage mais aussi solidarités institutionnelles et obligatoires et nécessité d’une meilleure synergie entre les deux.
Localement les activités et manifestations se multiplient et se diversifient, colloques, activités sportives, festives, projets divers.
Il est souhaité plus de temps pour agir. D’où l’idée d’une semaine qui devient « Semaine des retraités, personnes âgées et de leurs associations » avant de devenir « Semaine bleue ».
Un slogan apparaît et qui reste utilisé actuellement : « 365 jours pour agir, 7 pour le dire ».
La composition du Comité national d’organisation de la Semaine bleue s’élargit avec la Fnar, le mouvement chrétien des retraités, les clubs des aînés ruraux, la fondation nationale de gérontologie, Cleirpa, Fondation de France.
Les associations caritatives sont plus en retrait. Localement, de plus en plus souvent, ce sont les offices de personnes âgées, les centres communaux d’action sociale, les maisons de retraite... qui tiennent les premiers rôles.
Années 80
Solidarité entre les générations
Le secrétaire d’État Joseph Franceschi lance une campagne gouvernementale sur le thème « Solidarité entre les générations » en 1981. Le ministre Théo Braun encourage la Semaine bleue et propose la suppression de la collecte. Ce sera chose faite en 1988, compensée par l’octroi d’une subvention.
De nouveaux partenaires sont associés : des Comités départementaux des retraités et personnes âgées (Coderpa), le Comité national (CNRPA) et les grandes institutions de retraite de la Sécurité sociale et des retraites complémentaires.
La Semaine bleue se tient chaque année la troisième semaine d’octobre. En 2005, elle a eu lieu du 17 au 23 octobre.
Semaine bleue 2005
Le comité national de la Semaine bleue propose comme thématique 2005 de « parler des vieux ». Il s’agit d’évoquer « la place qu’ils occupent dans nos familles, nos quartiers, nos associations ». Mais aussi de parler de « ceux qui sont seuls, confinés à domicile ou au fond d’établissements qui risquent d’être trop souvent des lieux de relégation ». Mais aussi « permettons-leur de valoriser le vécu subjectif de leur vieillissement ».
Les syndicats de retraités, dont la CFDT, se sont fait entendre aussi, mais avec leurs revendications, comme en 2004.