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Inégalités, pouvoir d’achat, éco-anxiété, à la une du rapport du CESE sur l’état de la France en 2023


Depuis plus de dix ans, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’astreint à un travail unique visant à présenter annuellement un diagnostic et des préconisations concernant l’état de notre pays. Un exercice bienvenu, car les travaux d’analyse transversale font défaut. Le dernier travail de nature similaire piloté par France Stratégie (ex Commissariat au Plan) remonte à 2014, il était intitulé : « Quelle France dans 10 ans ? ».

Le rapport du CESE 2023 se présente de façon originale. Il se compose d’un sondage portant sur les priorités des Français, de quatre focus (entreprises et développement durable, numérique et santé, taux d’emploi, énergies renouvelables) puis de dix notes détaillant des indicateurs dans ces divers domaines. Le sondage Ipsos est révélateur des priorités actuelles des personnes consultées : les inégalités, le pouvoir d’achat, l’écoanxiété sont d’abord cités.

Sur les treize items proposés dans le sondage, il est révélateur de voir que la situation économique et financière du pays arrive en cinquième position, et l’immigration, sujet inflammable politiquement actuellement, en huitième position seulement.

Alertes sur le développement des inégalités

La question des inégalités traverse l’ensemble du rapport. Elles sont abordées dans les focus ou les notes sur l’accès aux soins, les discriminations liées à l’emploi (genre, âge, la situation des chômeurs de longue durée, les difficultés de l’emploi des immigrés ou descendants d’immigrés). L’importance de la pauvreté dans les territoires d’outre-mer est soulignée, avec des taux de pauvreté allant de 19,1 % en Nouvelle-Calédonie à 53 % en Guyane et 77,3 % à Mayotte. Cette question est donc centrale et fait partie des sujets d’inquiétude exprimés par les Français dans le sondage.

La situation post-Covid peut expliquer cet accroissement des inégalités et de la pauvreté. Le cumul des problèmes de pouvoir d’achat et des inégalités ne peuvent qu’interpeller les pouvoirs publics et les acteurs sociaux.

Les associations réunies dans le cadre du Pacte du pouvoir de vivre ont alerté depuis bien longtemps sur cette situation particulièrement difficile à travers leurs actions de terrain.

Le point de vue CFDT sur ce rapport

Le groupe CFDT a apporté, comme tous les autres groupes, son soutien à ce rapport présenté par Marianne Tordeux Bitker du groupe « Agir autrement pour l’innovation sociale et environnementale ». Dans sa déclaration, le groupe CFDT constate « une aggravation des inégalités, une détérioration du bien-être et de la santé, un affaiblissement des services publics et une dégradation de la situation environnementale ».

Le groupe CFDT regrette cependant l’absence de propositions concrètes sur la réduction des inégalités et considère qu’« il est nécessaire d’augmenter les recettes de l’État en sortant du dogmatisme du “pas d’augmentation de la fiscalité” notamment pour les multinationales, en allant vers un impôt progressif plus juste et en levant un emprunt pour les investissements en faveur de la transition écologique ».

En effet, comme tout est dans tout, la question des inégalités est partie intégrante des mesures de politique économique et en particulier de la fiscalité.

[Jean-Pierre Moussy

L’Insee confirme la justesse des préoccupations du CESE

En 2021, 9,1 millions de personnes vivent sous le seuil de « pauvreté monétaire », soit 1 158 euros pour une personne seule.
Le taux de pauvreté augmente de 0,9 point en 2021, passant de 13,6 % à 14,5 %.
La moitié des personnes en situation de pauvreté ont un niveau de vie inférieur à 924 euros par mois.
Note de l’Insee de novembre 2023