La préservation du vivre ensemble passe par un monde plus sobre et solidaire affirment les auteurs dans Le choix des sobriétés. Cela suppose de freiner la fuite en avant technologique, de retrouver le temps du voyage, de privilégier les circuits courts. Pour Jean-Baptiste de Boucaut, initiateur du Pacte civique, « la sobriété absente des débats est en marche par la créativité, la justice et la fraternité dans une dimension collective et personnelle ». Mises en pratique, les sobriétés s’attaquent au climat, à la biodiversité, à la rupture de la chaîne alimentaire et aux pandémies.

De l’ego système à l’écosystème

Les contributeurs, citoyens, chercheurs et associations racontent leur satisfaction de consommer moins et de consommer mieux. S’arrêter de courir, réapprendre à passer du bon temps, vivre autrement, sortir de la compétition, prendre soin de la nature et de son empreinte carbone. Et passer ainsi de « l’ego système » à l’écosystème, soutenir la co-construction et le territoire. Louis, de Redon, ingénieur agronome, prône une justice intergénérationnelle par le développement durable.

Les acteurs du Pacte civique soulèvent tous les aspects des sobriétés sur les plans philosophique, écologique, individuel, collectif, mais aussi politique.
Cette approche renouvelée du bien commun et de l’art de vivre repose sur la non-violence. Elle est, de plus, source d’emplois et de démocratie. Si la sobriété est incontournable pour le devenir de notre planète, elle ne peut pas être imposée, ni punitive. Elle doit être proportionnelle aux capacités de chacun. Elle ne doit pas être triste, mais source de joie et de bonheur. Dans "Vers la sobriété heureuse", Pierre Rabhi va dans le même sens. La CFDT, engagée dans le Pacte du pouvoir de vivre, aussi.
Jacques Rastoul

En savoir plus

Le choix des sobriétés, Des idées pour passer à l’action. Pacte civique, éditions de L’Atelier, 2021.