La confiance des travailleurs dans les syndicats en général, pour défendre leurs intérêts, se renforce : 59 % alors qu’elle était de 54 % en 2013. Elle reste stable envers la CFDT.

On y apprend aussi que l’image de la CFDT, dans l’exercice de son action syndicale, se consolide tant au niveau de la défense des acquis sociaux, du dialogue social ou de la conquête de nouveaux droits. Sur le positionnement de la CFDT, pour 46 % des répondants, la ligne adoptée par la CFDT envers le patronat et envers le gouvernement est considérée comme bonne.

L’état d’esprit des salariés face à l’avenir

Dans une seconde partie, le sondage s’intéresse à l’état d’esprit des salariés du privé et du public. Il révèle leur inquiétude, leur lassitude ou du moins leur impression d’être en difficulté. Inquiétude exprimée notamment par les professions intermédiaires des secteurs de l’enseignement, de la santé ou de la Fonction publique, par ceux qui travaillent dans des entreprises de plus de 5 000 salariés, par les plus de 50 ans et par les femmes. De même, il laisse apparaître la progression du sentiment de colère.

Parmi les préoccupations essentielles des salariés, viennent en tête la prise en compte de la pénibilité et la nécessité d’améliorer les conditions de travail, mais aussi un niveau des pensions de retraites au moins égal au Smic pour ceux qui ont eu une carrière complète. Plus de 60 % des sondés considèrent ces revendications comme prioritaires. Viennent ensuite la lutte contre les inégalités entre femmes et hommes, un partage plus équitable des richesses, l’amélioration du dispositif de la retraite progressive et l’augmentation des moyens destinés à l’insertion professionnelle des jeunes.

L’action syndicale face à la réforme des retraites

Près de deux travailleurs sur trois (64 %) désapprouvent la réforme des retraites proposée par le gouvernement. À ce pourcentage, il faut ajouter les 23 % de « plutôt défavorables ».

La perception du mouvement de rue contre la réforme est plus partagée. Pour 56 %, l’image du mouvement est bonne ou assez bonne. Ce pourcentage est plus élevé lorsque les sondés sont des travailleurs proches d’une organisation syndicale.

De plus, 53 % des travailleurs se sont sentis proches ou assez proches des syndicats pendant la période. D’autant plus qu’ils sont parvenus à maintenir des revendications communes, qu’ils ont réussi à exprimer leurs préoccupations (74 % des sondés) et à expliquer leurs motifs d’opposition à la réforme (69 % des sondés) et qu’ils sont restés ouverts au dialogue, tout en formulant des propositions alternatives pour préserver le système des retraites.

Et après ?

Une fois passée cette période, c’est surtout l’amélioration des conditions de travail et du pouvoir d’achat qui est attendue. Ceci suppose notamment que les syndicats soient davantage associés et qu’ils puissent jouer un rôle dans la redéfinition des modes de travail actuels. Pour y parvenir, 80 % des sondés considèrent qu’il faut renforcer le rôle et les moyens des représentants du personnel dans les entreprises et administrations.

Un encouragement, pour les retraités aussi, à participer aux côtés des salariés à la campagne pour les élections des représentants aux comités sociaux et économiques (CSE), puisqu’environ les trois quarts des scrutins vont se dérouler durant les quatre derniers mois de l’année 2023.

[Annie Kuhnmunch