La culture, victime et bénéficiaire de la pandémie
Le monde de la culture est très impacté par le confinement et par les mesures d’interdiction des rassemblements décrétés en France au niveau national en réponse à la pandémie de Covid-19. Le confinement a fait naître des initiatives originales, mais, en contrepartie, la pandémie a fait et continue de faire des victimes.
Le premier confinement tout comme le second ont suscité un fort besoin de culture. Ils constituent un moment singulier pour le monde culturel, omniprésent sur les écrans et uniquement sous forme numérique et virtuelle.
La mobilisation des différents acteurs de la culture
De nombreuses institutions et artistes ont répondu par des initiatives originales à la demande d’un public privé de culture. Les musées ont rivalisé d’inventivité sur les différents réseaux. Ils y ont gagné un public et envoyé un message de modernité. Dans le domaine de la musique, également beaucoup d’initiatives ont vu le jour. Concernant la musique classique, le violoniste Renaud Capuçon, bientôt rejoint par d’autres artistes, a posté chaque jour des œuvres sur les réseaux sociaux. Des orchestres virtuels ont rassemblé des musiciens, chacun ayant été filmé jouant sa partie depuis son domicile, et il ne restait qu’à rassembler les éléments du puzzle. Les musiques populaires, la chanson, le jazz, les musiques du monde ont également été très présents. Les bibliothèques ont mis leurs fonds à disposition. Lors du déconfinement, les librairies ont retrouvé leur public qui attendait avec impatience leur réouverture et qui utilisent depuis la forme nouvelle du « click and collect ». Les services des archives se sont, quant à eux, mobilisés pour collecter la mémoire vivante du confinement. C’est en cela que l’on peut parler d’une bonne visibilité de la culture pendant cette période, à condition toutefois de savoir ou de pouvoir accéder à la Toile.
Les effets négatifs des deux confinements
Beaucoup d’acteurs de la culture craignaient, au sortir du premier confinement, l’effondrement de la fréquentation des musées, des monuments historiques, des théâtres et des salles de cinéma, ou l’arrêt des spectacles vivants. Ces craintes se sont révélées exactes puisque le ministère de la Culture estime à près de 25 % la baisse du chiffre d’affaires pour l’ensemble des secteurs culturels. En effet, théâtres, cinémas, salles de musique, monuments historiques et musées, fermés durant de longs mois, ont rouvert à la condition d’appliquer des normes sanitaires strictes : limitation du nombre de public, réservation obligatoire. Du côté des cinémas, les premiers jours de déconfinement ont montré que le public d’habitués revenait dans les salles, mais que le public occasionnel n’était pas au rendez-vous, le second confinement ayant malheureusement brisé cet élan.
Un avenir incertain
Les grands musées ou les théâtres nationaux seront aidés, mais qu’en sera-t-il des structures privées ? Quant au public, ce sont les retraités et personnes âgées qui seront les plus touchés. Considérés comme les plus vulnérables, ils fréquentent moins les cinémas, évitent voire délaissent les associations culturelles, les chorales, les conférences… qui de ce fait parfois hésitent à relancer leurs activités. Et pourtant, la culture reste l’un des derniers refuges contre l’isolement, puisque c’est par et à travers la culture que nous nous élevons et fortifions nos liens sociaux.
Annie Kuhnmunch
Et que dit le plan de relance à propos de la culture ?
Le cinquième axe du plan de relance du ministère de la Culture encourage clairement la dynamique des plateformes et des réseaux sociaux. À titre d’exemple, le Centre national de la musique vient ainsi d’allouer une enveloppe de 5 millions d’euros pour « financer les représentations données sans public, sous réserve qu’elles donnent lieu à une diffusion ».
Pour en savoir plus
Communiqués et dossiers de presse du Ministère de la Culture