La sobriété : acteurs pour une autre conception de la vie en société
Chacun peut prendre le long chemin qui mène à plus de sobriété. La CFDT avec le Pacte du pouvoir de vivre ont ouvert la route.
La sobriété est souvent assimilée à une forme de régression de la société de consommation voire qualifié de retour au modèle Amish (une communauté religieuse chrétienne réticente à l’usage des technologies). C’est baisser le thermostat du radiateur, prendre moins de bains, éteindre le wifi, préférer les transports en commun au déplacement en voiture, etc.
Un nouveau modèle de développement
Et si le terme sobriété ne rimait pas forcément avec privation mais ouvrait grand le chemin vers une autre conception de la vie en société qui permettrait de consommer beaucoup moins, tout en gardant une bonne qualité de vie et en réduisant les inégalités ? Il faut « faire mieux avec moins » pour atteindre la neutralité carbone en 2050. D’ici là, la consommation totale d’énergie devra baisser d’environ 40 %.
Cela suppose de penser collectivement et démocratiquement une autre hiérarchie des priorités, une réorganisation des modes de vie, de la consommation, de la production. Pour les biens matériels, il faudra passer du statut de jetables à réparables et partager davantage. Pour les déplacements, nous devrons optimiser en ayant recours au vélo et à la marche en cas de courtes distances à couvrir. Notre alimentation devra être préparée avec des produits à faibles émissions de carbone.
Pour y arriver, le gouvernement et les gros producteurs de carbone ne sont pas les seuls acteurs sur le chemin de la transition écologique. Agir pour le climat passe aussi par le syndicalisme dans les entreprises, les branches, les territoires. Chaque militant peut s’engager. Et « même sans mandat syndical, on peut s’engager dans un collectif pour agir syndicalement, y compris se rapprocher des partenaires du Pacte du pouvoir de vivre au niveau local. Pour réfléchir collectivement, pour agir en fonction des besoins et des réalités… », explique Anne-Juliette Lecourt, secrétaire confédérale CFDT en charge de la Transition écologique juste.
S’investir dans les projets locaux
« Comment vais-je m’investir dans les projets territoriaux, locaux ? Comment moi, en tant qu’individu, je peux envisager un mode de vie, un mode de consommation plus sobre ? Pour favoriser localement des modes de transports durables que sont le covoiturage, les transports en commun, les limitations de vitesse ?… » Autant de questions que chacun se pose.
Des initiatives sont prises dans le cadre du Pacte du pouvoir de vivre. Dans le Morbihan, l’atelier « De la passoire thermique au logement digne et éco-responsable » est proposé aux acteurs institutionnels et associatifs. Le Pacte avance de multiples propositions et affirme : « La société que nous voulons prend soin de toutes et de tous, en particulier des plus fragiles, protège la planète, les espèces et les êtres humains qui y vivent, donne un nouveau pouvoir d’agir à chacune et à chacun. Elle développe le pouvoir de vivre et d’agir individuellement et collectivement pour faire société et faire reculer les inégalités. »
Denis Ritzenthaler avec Anne-Juliette Lecourt
Se déplacer autrementUn trajet à vélo électrique émet 10 fois moins de gaz à effet de serre (GES) par kilomètre qu’un trajet en bus, et 100 fois moins qu’un trajet en voiture.
Le vélo électrique pratique lui aussi la sobriété. Les batteries sont plus efficaces, moins polluantes voire réparables et elles se chargent plus rapidement.
Et l’on commence à proposer des kits d’électrification des vélos classiques afin de favoriser l’économie circulaire et éviter le gaspillage.
Source : The Good Life, Spécial e-Mobilité
En savoir plusPlan de sobriété : encore trop peu de dialogue sur Syndicalisme Hebdo
Les propositions du Pacte du pouvoir de vivre : Le pouvoir de sobriété
Quelles politiques pour favoriser l’évolution de la société vers la sobriété ? sur le site du Cése.