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Notre dossier Europe


Le Brexit, un évènement délétère perturbant


La partie en cours concernant le Brexit est loin d’être terminée. Quelle que soit le mode de sortie cette situation aura des répercussions négatives tant pour le Royaume-Uni que pour l’UE.

Éléments clés de présentation du Royaume-Uni

 Nature du régime : monarchie constitutionnelle – démocratie parlementaire
 Chef d’État : Elizabeth II – Reine d’Angleterre (6 février 1952)
 Chef du gouvernement : Boris JOHNSON (depuis le 24 juillet 2019)
 Donnés générales : superficie : 244.820 km2 – Capitale : Londres – Monnaie : £ - -Fête nationale : le 14 juin : jour anniversaire de la Reine
 Population (2015) : 65,11 millions dont : 54,8 en Angleterre – 5,4 en Ecosse – 3,1 au Pays de Galle – 1,9 en Irlande du Nord
 PIB (2015) : 2.577 Milliards € (5ème économie mondiale) – Taux de croissance (2016) : 1,8% - Solde budgétaire (2015) : -4,4% ; Dette publique (2015) : 88,6%
 Principaux clients (2015) : USA (19,7%) – Allemagne (8,8%) – France (6,3%) – Pays-Bas (5,8%) – Irlande (5,1%)
 Principaux fournisseurs : Allemagne (14,8%) – Chine (9,8%) – USA (9,2%) – Pays-Bas (7,5%) – France (5,8%)
 Le Royaume-Uni est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, de l’OTAN ainsi que du G7 et du G20
Sources : Ministère des Affaires Etrangères

Les relations Union Européenne – Royaume-Uni n’ont jamais été simples

Rappel de quelques dates significatives :
 Création de la CECA (1957) puis notamment par le Royaume-Uni de l’AELE (1960)
 Le Général de Gaulle s’oppose à deux reprises (1963 et 1967) à l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE
 1972 : le Président POMPIDOU qui succède à de GAULLE signe un traité d’adhésion à la CEE du Royaume-Uni (ainsi que du Danemark – de l’Irlande et de la Norvège) : cette adhésion sera approuvée en France par référendum le 26 09 1972
 1975 (5 juin) : 67,23% des électeurs britanniques approuvent par référendum le maintien dans l’UE
 1979 (13 mars) : création du SME sans les britanniques ; (4 mai) : crise budgétaire avec les britanniques M. THATCHER déclare : « I want my monney back »
 1985 : refus britannique de participer à l’espace Schengen
 1989 : refus britannique de la « Charte des droits fondamentaux des travailleurs
 1992 : Traité de Maastricht : clause « d’opting out » pour les britanniques s’agissant de la monnaie unique
 1994 : ouverture du tunnel sous la Manche
 2003 : le 1er Ministre britannique engage son pays dans la guerre en Irak
 2012 (juillet) : lancement d’un audit (révélateur !) sur le partage des compétences entre l’Etat britannique et l’UE
 2013 (23 janvier) : le 1er Ministre David CAMERON annonce l’organisation d’un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’UE
 2016 (23 juin) : 51,9% des britanniques votent en faveur du Brexit
 2017 (29 mars) : Theresa MAY (1ère Ministre) déclenche (enfin !) la procédure de l’article 50 du Traité de Lisbonne qui indique : « Tout Etat membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles de se retirer de l’Union »
 2017 (19 juin) : début des négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE
 2018 (25 novembre) : le Conseil Européen approuve les négociations menées avec le Royaume-Uni
 2019 (15 janvier) : le Parlement britannique refuse, à une large majorité, d’entériner l’accord conclu par son gouvernement avec l’UE. Ce refus sera à nouveau formulé en févier et en mars.

Un nouvel accord modifiant le « backstop » a été conclu entre l’UE et le Royaume-Uni le 17 octobre 2019.

Une nouvelle prolongation pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE lui a été accordé le 28 octobre 2019 : elle peut aller au maximum jusqu’au 31 janvier 2020 : il reste à savoir si les élections législatives convoquées le 12 décembre permettront enfin de clarifier la situation politique.

Actuellement 3 scénarios se présentent

 la sortie brutale sans accord (no deal) ce qui suppose en matière commerciale pour le Royaume-Uni de revenir aux conditions prévalant dans le cadre de l’OMC
 les nouvelles élections –fixées au 12 décembre- permettent de dégager une majorité et d’avaliser enfin l’accord conclu le 13 novembre 2018 légèrement modifié le 17 octobre 2019
 l’organisation d’un nouveau référendum avec un résultat différent de celui de juin 2016 et cette fois favorable au maintien dans l’UE

On le voit, la partie concernant le « Brexit » est loin d’être terminée ; quelle que soit le mode de sortie cette situation aura des répercussions négatives tant pour le Royaume-Uni que pour l’UE.

Il faut aussi ajouter que même si l’accord est au final accepté par la Chambre des Communes celui-ci ne porte jusqu’alors que sur les conditions de sortie (le divorce) il faudra ensuite (très vraisemblablement après le 31 janvier 2020) ouvrir des négociations sur la relation future de long terme.

Le parti conservateur -au pouvoir depuis mai 2010- aura été dans toute cette problématique bien léger en jouant l’unité (improbable) de son parti avec son aile eurosceptique sur le dos de l’UE.

Jean-Pierre Moussy