Le Costa Rica, une destination de l’éco-tourisme
L'expansion immobilière sur les côtes constitue à terme une menace pour le Costa Rica qui abrite 5% de la diversité animale et végétale du monde. Un exemple de plus d'une planète en danger. Les enjeux du sommet de Copenhague sont ici une évidence.
Décidément ce petit pays de 51 000 km2 d’Amérique centrale, bordé à l’Est par la mer des Caraïbes, et à l’Ouest par l’océan Pacifique, fait la une de l’actualité. La raison ? « Le Costa Rica a été élu, pour la seconde année consécutive, pays le plus compétitif de l’Amérique latine en matière touristique », déclare Carlos Ricardo Benavides, ministre du Tourisme.
L’Institut Legatum classe ce pays au charme paradisiaque en tête du classement d’indice de prospérité en Amérique latine. Un bon atout pour le président de la République Oscar Arias, prix Nobel de la Paix pour avoir, entre autres, supprimé l’armée dans son pays. Pas étonnant donc que 2 millions de touristes - dont 25 000 Français environ - l’aient visité cette année, générant près de 2 milliards de dollars de recettes.
Atout incontestable du Costa Rica : son écosystème abritant 5% de la diversité animale et végétale du monde. On recense ainsi 850 espèces d’oiseaux, 237 espèces de mammifères, et 1 200 variétés d’orchidées par exemple. Sans oublier les nombreux volcans et les plages au sable fin.
Environ 27% de la superficie du pays est protégée
Le gouvernement costaricien a fait de gros efforts pour préserver son environnement. La déforestation a été stoppée. Environ 27% de la superficie du pays est protégée et les parcs nationaux couvrent plus de 13% du territoire national.
« La conscience que la nature est la richesse du pays et que chacun en est responsable semblent ancrés dans la population », souligne Novethic. Elle cite notamment l’ONG Rainforest Alliance qui déclare : « Le Costa Rica a été placé sur la carte par le biais de l’écotourisme. Maintenant, notre responsabilité est d’être totalement durable ».
Pas moins de 70 projets de tourisme rural communautaire sont actuellement recensés. Les indigènes y accueillent des familles chez eux et leur vendent leur artisanat. Une soixantaine d’hôtels bénéficient du label environnemental. L’objectif affiché est « d’élargir à une gestion durable toutes les infrastructures touristiques y compris les grands hôtels urbains ».
Si certaines des initiatives sont locales, d’autres ont été impulsées par les Nations Unies.
Un paradis perdu ?
Mais l’effort ne doit pas être relâché. Car la pression immobilière de long des côtes se fait pressante, notamment depuis que l’aéroport de Libéria a commencé à gérer des vols internationaux, plaçant le Costa Rica à trois heures de vol de Miami.
Conséquence sur l’environnement : le pays a perdu la moitié de sa population de singes. L’Association pour les hôtels du Costa Rica vient de tirer la sonnette d’alarme : « Le Costa Rica ne peut plus donner l’image pure d’un paradis d’éco-tourisme étant donné que la réalité montre que les investisseurs sont libres de développer toujours plus de projets sans règles claires et strictes ». Le gouvernement costaricien doit réagir vite. Et la communauté internationale se doit de l’y aider.
Une offre diversifiée De nombreux tour-opérateurs programment le Costa-Rica : Nouvelles-Frontières, Arts et Vie, Voyageurs du Monde, Terre Incognita-Voyages, La Balaguère ; au Costa Rica, Giras de Entornos Naturales. Air France ne dessert pas directement le pays : il est conseillé de passer par Miami. Par le Venezuela, l’escale de Caracas pose problème (nombreux vols dans les bagages). Plus sûr, Iberia : vol Paris-Madrid et Madrid San José (la capitale).
Alain Echegut
(de retour du Costa Rica)