Le design a le vent en poupe
Pour le commun des mortels, le design est souvent considéré comme un art particulier proche de l’Art déco des années 1900, un art décoratif extravagant, luxueux, un style spécial, inventif, et parfois un gadget. Qu’en est-il réellement ?
Pour décrire simplement le design, il faut s’accrocher, chercher, comprendre. Les experts ont souvent un langage ésotérique qui ne facilite pas la compréhension. Et pourtant, chacun de nous utilise pour ses besoins quotidiens des objets, des services qui facilitent la vie, issus du concept de « design ».
Qu’est-ce que le design ?
Wikipédia nous livre une définition courte mais qui nous semble la plus explicite : « Le design est la création d’un projet en vue de la réalisation et de la production d’un objet (produit, espace, service) ou d’un système qui se situe à la croisée de l’art, de la technique et de la société. »
L’étymologie du mot vient de l’ancien français « designer », dérivé du latin designare signifiant marquer d’un signe, dessiner, indiquer. Repris en anglais, to design signifie donc à la fois dessiner et concevoir en fonction d’un plan, d’une intention, d’un dessein.
L’imagination des designers
Le design est partout dans la vie courante. Dans la rue, les lampadaires avec des éclairages plus performants et plus économiques, les nouvelles architectures (dont le précurseur a été Le Corbusier, architecte et designer célèbre), les voitures avec des formes sans cesse adaptées au besoin de confort, d’économie d’énergie, de sécurité. À la maison, dans le salon avec des fauteuils, canapés adaptés aux morphologies des personnes, dans la cuisine avec des appareils plus faciles à manier et des formes originales, même la salle de bains n’échappe pas au design, cela va jusqu’aux rasoirs et tubes de dentifrice, etc., tout ou presque passe par l’imagination des designers et oblige le consommateur à s’interroger et même à modifier son mode de vie.
Le design et la transition écologique
Mais un autre domaine est en phase avec la recherche et le design, c’est celui de la protection de l’environnement. Avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), des industriels ont mis en place depuis quelques années une nouvelle approche, l’écoconception qui consiste à intégrer l’environnement dès la conception du produit et lors de toutes les étapes de son cycle de vie, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à l’incinération ou le recyclage. À cela s’ajoute un travail collectif d’associations de défense de l’environnement, de représentation de consommateurs, sur des réflexions, études sur la durabilité, la traçabilité, la recyclabilité des produits.
Tous ces éléments sont une source d’innovation et de créativité qui dynamise la réflexion autour des produits et services, et donc un facteur de compétitivité pour les entreprises.
La CFDT, soucieuse d’un devenir plus créateur d’emplois, s’inscrit dans ces perspectives de créativité, d’innovation par la recherche. Comme le dit Laurent Berger, « la révolution numérique, anxiogène pour certains emplois, peut aussi être un facteur extraordinaire pour développer la qualité dans tous les domaines et en particulier celui de la transition écologique ».
À Saint-Étienne, la biennale internationale du design – qui s’est déroulée au printemps dernier à la Cité du design (ouverte au public toute l’année) (1) – a abordé toutes ces questions sur le travail, son avenir, sa transformation, son adaptation aux projets encore en gestation. En 2019, le Centre des savoirs pour l’innovation deviendra réalité, il sera un trait d’union supplémentaire entre les mondes universitaire et économique.
Georges Goubier
(1) À noter que pour accéder à la Cité, le visiteur empruntera forcément la rue qui porte le nom de notre illustre ex-secrétaire général de la CFDT Retraités : Marcel Gonin.