Le gouvernement reconnaît la maltraitance des personnes âgées
Une récente émission de télévision a mis en évidence des situations anormales dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées. Mais il est plus intéressant d'analyser les appels reçus par le 3977, le numéro de téléphone mis en place pour dénoncer les maltraitances aux personnes âgées par le secrétariat d'État aux Personnes âgées.
Le 3977 a reçu 63 000 appels en 15 mois, soit quatre fois plus que prévu ! Les professionnels sont à l’origine d’un signalement sur six. C’est la preuve que la maltraitance existe plus largement qu’escompté. C’est aussi la preuve que les langues peuvent se délier sur ce sujet.
Ainsi, 80% des appels concernent des cas réels de maltraitance ; les autres font référence à des difficultés familiales ou administratives. Les motifs évoqués de maltraitance sont le plus souvent d’ordre psychologique (25%), mais aussi d’ordre financier (13%) ou physique (13%) sans oublier les maltraitances par négligence (16%) et celle d’ordre médical (6%).
Selon l’étude, 70% des cas se déroulent au domicile des personnes vulnérables et 30% en établissement. La plupart (environ 75%) sont relatives aux personnes âgées, les autres concernant des personnes handicapées. Outre le fait que le tabou commence à se lever sur cette question, on peut déduire des chiffres que la plupart des cas mettent en jeu une personne âgée à domicile.
Ces constatations mettent le doigt sur la faiblesse de l’encadrement dans les établissements, l’épuisement des familles face à des situations difficiles, l’insuffisance des formations aussi bien pour les professionnels que pour les familles.
Une étude faite en Suisse par des chercheurs canadiens montre le lien existant entre le risque de maltraitance et le niveau de formation et de préparation des aidants.