UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Les CVS mènent l’enquête


Soucieux de la bientraitance des résidents privés de visites, les élus de conseil de la vie sociale et des proches aidants ont apporté leur soutien aux personnels, intensifié leurs échanges, recoupé leurs informations pour enquêter tout au long de la crise. 81 Ehpad de l’Essonne sur les 106 du département ont été contactés via le CVS. Résumé du questionnaire et des observations.

Les systèmes d’informations mis en place par la direction à destination des familles ont été effectifs, mais leur régularité, leur précision et leur transparence ont été inégales selon les Ehpad. Leurs insuffisances ont accru l’anxiété et la suspicion des proches aidants. Au début de la crise, les CVS ont été rarement informés. Ensuite, ils n’ont pas pu jouer pleinement leur rôle, faute d’adresses des familles.

Le confinement total en chambre a été minoritaire. Il a été plutôt partiel car on n’a pas pu empêcher des résidents de déambuler. L’accompagnement des repas en chambre a été déterminant pour éviter la dénutrition et réduire les troubles psychologiques liées à l’isolement. La reprise des repas en commun a été bien appréciée. Elle a permis de renouer avec les amis et de retrouver une vie sociale. À partir de mai, les sorties en jardin ont été organisées. Les élus de CVS ont soutenu cette démarche pour la santé physique et psychologique des résidents. Le manque de personnels et de volontaires a entravé cette ouverture. Les animations ont été surtout individuelles ou par petits groupes. Dans la plupart des Ehpad, un espace ou des chambres Covid ont été instaurés.

La mobilisation des personnels a été collective, malgré un sous-effectif et des conditions de travail lourdes. L’absentéisme a été important et inégal, plus de 30 % dans certains établissements. Le personnel soignant a été le plus touché, mais aussi le personnel de direction et les cadres de santé. Ces absences ont nécessité des renforts, réserve sanitaire, élèves infirmiers, vacataires, volontaires de la protection civile, bénévolat local. Un établissement fortement touché par l’absentéisme a même fait appel à deux membres du CVS pour organiser les visites quotidiennes. Plusieurs familles et membres de CVS se sont plaints du refus de leur direction d’accepter leur engagement comme bénévoles, d’autant qu’elles assurent toute l’année ces tâches au sein de l’établissement.

Le matériel de protection a été perçu comme insuffisant quel que soit le statut des Ehpad. Le manque a été criant les premières semaines, particulièrement les masques et les surblouses. D’où l’inquiétude chez les personnels et les familles, car tout le monde n’était pas protégé. Quelques directions ont fait preuve d’anticipation et acheté du matériel dans des entreprises voisines, avant ou dès le début de l’épidémie. Les tests de dépistage des résidents et des personnels ont été généralisés trop tardivement. Le refus (légal) de certains personnels d’être testés pose un problème déontologique.

Les visites des familles très attendues ont été jugées satisfaisantes. Les CVS ont apprécié d’avoir été consultés par la direction. Des réclamations ont été soulevées par des élus de CVS sur les conditions restrictives et matérielles des visites. Un état général des résidents plutôt perturbés, affaiblis et peu rassurés a dominé. L’accompagnement de la maladie et de la fin de vie a été dans l’ensemble bien assuré, le plus souvent en présence de la famille, malgré des restrictions sanitaires mal vécues.
Directions et CVS s’accordent sur la nécessité de mieux anticiper à l’avenir ce type de pandémie.

Jacques Rastoul

Pour en savoir plus :

Coronavirus, les résultats de notre enquête avec les CVS

En mai, quelques sorties au jardin.
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