UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Les soins bucco-dentaires, un enjeu pour nos aînés


La santé de la bouche est déterminante. Sa prévention augmente la bonne santé générale. Or, à domicile, en établissement, elle est souvent mal traitée ou passe au second plan de la santé. À partir de publications de spécialistes*, voici des explications sur les conséquences, des recommandations à l’attention des proches aidants et des représentants des usagers des personnes en perte d’autonomie.

La prévention et les soins de la bouche, c’est-à-dire de la cavité buccale, comprenant les dents, les prothèses, les gencives, la langue, sont peu connus et dispensés dans notre pays. À domicile, comme en établissement, les soins et les maladies qui en découlent ne sont pas assez pris en compte. Dans de nombreux pays d’Europe du Nord, il existe le métier d’hygiéniste qui est dédié à la prévention et la promotion de la santé bucco-dentaire. Ce métier d’hygiéniste est absent dans notre pays.

Aujourd’hui, les soins d’hygiène bucco-dentaire dans les établissements peuvent être assurés par les infirmier(e)s et par délégation aux aides-soignant(e)s suffisamment formés pour ces soins.

Des conséquences multiples

L’absence de soins peut provoquer :
• un défaut de mastication, des troubles alimentaires, une diminution de la consommation de protéines. Associée à des troubles de la déglutition, elle augmente le risque de pneumopathie, d’inhalation. Elle aggrave l’état de santé de la personne en cas de diabète, de maladies cardiovasculaires et de maladies pulmonaires ;
• une perte d’appareil dentaire et une malformation bucco-dentaire entravent le bien-être de la personne, l’atteinte à son expression orale, la modification de l’esthétique de son visage. Les effets ont aussi une incidence sur la prononciation et entraînent une mauvaise haleine.

Avec l’âge, la cavité buccale diminue et se transforme. Il faut plus de temps pour manger. L’absence de soins dentaires et la rapidité des repas peuvent entraîner de la malnutrition, voire de la dénutrition, et, par voie de conséquence, augmenter les risques de déshydratation, d’escarres, de chutes et de fractures.
Autre aspect méconnu, le grand âge fait disparaître la douleur dentaire d’une carie. Par conséquent, les douleurs dentaires sont souvent liées à des abcès dans la gencive ou de l’os.

Les personnes âgées vieillissent aujourd’hui avec leurs dents et/ou un appareil dentaire, donc avec des risques d’infection au point de départ dentaire. Alors qu’autrefois, elles finissaient très souvent leur parcours de vie sans dents. Par contre, lorsque l’appareil dentaire n’est plus assez adapté, il est courant que la personne l’enlève et que, par pudeur, elle le cache, ce qui entraîne assez souvent sa disparation. D’où les conflits avec les familles vis-à-vis des personnels.

Des réseaux de soins bucco-dentaires existent dans les régions. Interrogez vos représentants CFDT, notamment ceux du conseil territorial de santé. Informez et sensibilisez les conseils de la vie sociale, les proches aidants. La prévention et la santé bucco-dentaires concernent les personnes de tout âge, les soignants et les aidants.

[Jacques Rastoul

L’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) publie des conseils, des fiches pratiques, des vidéos. Elle est présente dans les départements : voir sur le site de l’UFSBD :

Des recommandations à mettre en œuvre

• Laver tous les jours les prothèses et les dents.
• Utiliser une brosse à dents à poils souples pour ne pas irriter les gencives.
• Connaître suffisamment les résidents pour savoir qui porte un appareil dentaire.
• Détartrer deux fois par an les dents chez un dentiste et accompagner son proche.
• Intégrer les recommandations des soins bucco-dentaires dans le projet de soin de l’établissement.