Pourquoi l’espérance de vie augmente-t-elle moins vite en France ?
L’espérance de vie ne progresse plus que faiblement en France depuis quelques années.
Sur les cinq dernières années, trois ont connu une épidémie de grippe saisonnière particulièrement meurtrière ayant entraîné un surcroît de 20 000 décès environ à chaque fois, principalement chez les personnes âgées.
Les épidémies de grippe saisonnière ne sont cependant pas une nouveauté. Quand elles sont meurtrières comme celles des dernières années, elles réduisent l’espérance de vie à la naissance de l’année de 0,1 à 0,3 an, mais l’effet est conjoncturel, sans affecter la tendance de fond.
À l’effet propre des épidémies de grippe semble s’ajouter un ralentissement des progrès de l’espérance de vie qui tient à d’autres causes.
La mortalité due aux maladies du cœur et des vaisseaux a beaucoup diminué depuis un demi-siècle grâce à la « révolution cardiovasculaire » qu’ont constitué les progrès de la prévention et des traitements dans ce domaine.
Quant à la mortalité par cancer, qui avait augmenté, elle régresse maintenant grâce aux diagnostics plus précoces, à l’amélioration des traitements, et à la réduction des comportements à risques comme le tabagisme.
La mortalité par cancer a beaucoup diminué chez les hommes et elle continue de baisser. Chez les femmes, où elle est moindre que chez les hommes, elle a diminué plus lentement, et a même cessé de baisser ces dernières années.
L’une des raisons est la montée du tabagisme dans les années 1950 à 1980 dans les générations de femmes ayant 50 ans ou plus aujourd’hui.
Source : Population, et société n 564, mars 2019.