Prendre le temps pour le bien-être de tous
Malgré les tensions liées à la pandémie pour les professionnels et les familles, malgré le manque de personnels et de formation, le colloque des approches non médicamenteuses de 2021, qui attribue chaque année le label Humanitude, a creusé les défis du temps.
Prendre le temps pour prendre soin, pour réduire la souffrance des personnes accompagnées et de leurs proches, vivre l’expérience d’une journée sans montre, accéder aux droits par une transformation du numérique, se poser avec la poésie et l’éthique, prévenir les troubles du comportement, le temps de l’empathie, de la danse et des relations de tendresse. On devrait aussi ajouter le temps du dialogue social avec le conseil de la vie sociale. Extraits de quelques apports.
Jacques Rastoul
Prendre le temps pour s’interroger
Certaines personnes considèrent qu’elles n’ont pas de temps à perdre, mais d’autres, depuis des siècles, jugent que c’est formidable, jubilatoire même, pour retrouver confiance dans notre capacité à sentir, à désirer, à penser et à aimer. Fabrice Midal, philosophe et écrivain
Le temps d’être debout
20 minutes de verticalisation par jour évitent la grabatisation des personnes âgées. C’est en travaillant tous ensemble, soignants, ou non, familles, que cet objectif pourra être atteint pour chaque résident. Alain Didier, kinésithérapeute et Émilie de Temmerman, cadre de santé au Luxembourg
Le temps de la disponibilité
Avertir la personne de son arrivée dans son espace intime, obtenir son consentement au soin, rester en lien de façon permanente avec elle par le regard, la parole et le toucher, ne relève pas uniquement du temps que l’on prend, mais bien de la qualité de ce temps dédié à l’autre. Claudie Barnes et Estelle Killy, instructrices Humanitude
Prendre le temps de manager
Le management de proximité avec un accompagnement individualisé quotidien est essentiel pour fidéliser les professionnels. Combiné avec une autre organisation du travail, cela fait gagner du temps. Vincent Chagué, consultant en ressources humaines
Le temps du repas
Manger est un vecteur de plaisir et de santé. L’environnement, le rythme, la durée repas adaptés à chacun sont tout aussi essentiels que la qualité des plats. Le temps et la qualité du jeûne nocturne, comme l’offre d’un petit-déjeuner à une personne réveillée à toute heure du jour et de la nuit sont recommandés. Sabine Soubielle, infirmière nutritionniste
Les temps entre générations
Jeunes et vieux n’ont pas le même rapport au temps, cela est source d’une profonde incompréhension mutuelle. Le vieux vit avec l’idée que la mort est proche. Le jeune ne vit pas avec une conscience accrue de la finitude. Il faut instaurer des micro-interactions. Antoine Gérard, sociologue. Sociogerontologie.fr
Un temps du jardin
Le jardin thérapeutique par l’hortithérapie est un moyen pour se ressourcer, s’évader et améliorer sa santé. C’est un formidable vecteur de lien entre patients, avec différents personnels et proches aidants. Estelle Alquier, responsable des Jardins de l’humanité
Le temps de la médiation
Éviter et dénouer les conflits, la médiation familiale « aidants-aidés » a des effets positifs sur la qualité de vie des aidés, des aidants et des professionnels qui gravitent autour d’eux. Myriam Laloua, médiatrice familiale à l’Udaf 51
Le temps de l’éthique
Reconnaître chaque personne dans son humanité et sa citoyenneté, le besoin d’avoir une vie affective, une vie intime, une vie relationnelle et familiale. Respecter dans leur diversité les savoirs, les compétences, les règles et les droits des familles et des proches.
Extraits de la « Charte éthique d’Île-de-France »