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Priorité à la recherche pour une transition agro-écologique


Le gouvernement mise sur un programme prioritaire de recherche destiné à accroître la mobilisation de la communauté scientifique pour réduire l’usage des pesticides. L’Inra expérimente déjà diverses solutions.

Les produits phytosanitaires utilisés en agriculture depuis plusieurs décennies ont des effets nocifs sur la biodiversité, la santé animale et humaine. Ce constat inspire deux politiques différentes : l’une est de renforcer la réglementation afin de réduire l’utilisation de ces produits (interdiction de certaines substances) ; l’autre est d’encourager les solutions de substitution.

Dans le cadre du plan Ecophyto II, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé, en juillet 2018, l’attribution de 30 millions d’euros pour soutenir la recherche de produits de substitution. Dans les laboratoires de l’Inra, de nombreuses pistes sont explorées depuis longtemps, avec succès… mais ces découvertes sont rarement développées à des échelles industrielles.

Le biocontrôle, l’Inra, partie prenante

Sous le nom de « biocontrôle », les chercheurs de l’Inra ont mis au point des solutions innovantes. Ainsi les odeurs sont exploitées pour lutter contre les chenilles processionnaires : un piège utilisant une phéromone et des microalgues est utilisé pendant la période de vol du papillon processionnaire ou encore la propulsion de billes biodégradables composées d’un gel chargé de phéromones sème la confusion sexuelle dans les rangs des papillons.

Le biocontrôle mobilise également des auxiliaires déjà présents dans nos campagnes. Les mésanges sont mises à contribution pour lutter contre les nuisibles des vergers. Toutefois, cette solution ne peut être efficace qu’en agriculture biologique. En effet, dans l’agriculture conventionnelle, qui utilise des pesticides, les mésanges ne trouvent plus leurs proies, et si elles nichent près des vergers, elles vont chasser sur les aires non exposées aux pesticides.

Enfin, il existe des solutions de substitution aux produits phytosanitaires. Les chercheurs de l’Inra ont isolé dans la patate douce des molécules douées de propriétés fongicides et aphicides (anti-pucerons). Si les propriétés de ces molécules sont avérées, si les réactions d’adaptation des pucerons à ces molécules sont positives, il sera alors possible de proposer un produit phytosanitaire d’origine naturelle pour lutter contre les pucerons qui dévorent les plantes et sont porteurs de nombreux virus.

Le biocontrôle n’est pas qu’une affaire de chercheurs : 75 % des cultures de tomates et de concombres sont protégés par cette méthode en France.

Nicole Chauveau

Les mésanges sont mises à contribution pour lutter contre les nuisibles des vergers.
Pixabay