UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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« Si la crise persiste, j’ai peur de devenir pauvre »


En 2020, pour la première fois depuis longtemps, l’extrême pauvreté augmente dans le monde. Même si la France reste un pays privilégié grâce à sa protection sociale, 90 % de Français s’inquiètent de la montée de la pauvreté.

Un tiers de la population se sent pauvre ou a peur de basculer dans la pauvreté, sachant qu’un quart des Français est déjà en situation de mal-emploi, soit au chômage, soit en emploi précaire. Certains retraités s’inquiètent même de la fiabilité du paiement de leur retraite. Les émotions de peur, de colère, de tristesse dominent.

Que disent les chiffres ?

En 2018, la France compte 5,3 millions de pauvres, 8,3 % si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian (une moitié de la population a un niveau de vie supérieur, l’autre inférieur), pour un revenu de 21 250 euros net par an après impôts, allocations sociales comprises. Et 9,3 millions de pauvres, 14,8 % de la population, si l’on utilise le seuil de 60 %, pour un revenu de 1 065 euros mensuels après impôts. Les données ne sont connues que deux ans plus tard, aucun outil statistique ne permet de mesurer la pauvreté en temps réel.

Quels sont les chiffres de l’emploi et la réalité sociale des entreprises en 2020 ?

Malgré le rebond économique des 3 mois d’été suite à la suspension du confinement, la deuxième vague Covid nous replonge dans l’incertitude. L’emploi se rétracte, 700 000 emplois intérimaires supprimés, les plans de licenciements augmentent. Certains secteurs sont à l’arrêt, aéronautique, tourisme, hôtellerie, bars, cafés… Les aides efficaces du gouvernement pendant l’année 2020 continueront-elles en 2021 après le déconfinement ?

Quel est le vécu sur le terrain ?

Les associations de l’aide alimentaire voient les demandes exploser. Pendant le confinement, elles ont reçu des aides de l’Europe, de l’État, des collectivités territoriales. L’aide alimentaire continuera-t-elle en 2021, sachant qu’il manque de plus en plus de bénévoles retraités pour assurer les tâches du quotidien, en raison des précautions sanitaires ? Les places d’hébergement d’urgence font défaut. Les loyers impayés augmentent malgré les aides d’action logement ou de certains HLM. Les demandes de revenu de solidarité active (RSA) sont de plus en plus nombreuses.

Les demandes d’aide alimentaire explosent.
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La crise touche prioritairement les plus précaires

Nombre d’entre eux deviennent des invisibles à cause du non-recours aux droits et aux services de santé. Le problème numéro un devient le logement : logements vétustes et exigus. Sans oublier les sans domicile fixe qui subissent des conditions sanitaires dégradées.

Quelles sont les actions du gouvernement ?

« Je ne me ferai pas prendre dans le piège que nous tend le gouvernement de choisir entre deux politiques : l’une consistant à soutenir les personnes en difficulté et l’autre – qui serait plus noble – consistant à aider les gens à trouver du boulot. Nous voulons les deux », martèle Laurent Berger, lors de ses interventions médiatiques.

Danielle Rived

Augmentation du RSA

Les associations du « Pacte de pouvoir de vivre » avec la CFDT demandent à l’État davantage d’aides pour les pauvres et des contreparties pour celles accordées aux entreprises. « A minima, il faut augmenter le RSA de 100 euros et l’élargir aux moins de 25 ans. »

Chèque Relance

La CFDT demande aussi la mise en place d’un chèque relance de 500 euros pour les ménages les plus modestes. Une mesure nécessaire et urgente. L’accompagnement vers la formation et l’emploi n’est pas du tout contradictoire avec un soutien, y compris monétaire, aux plus fragiles.

Pour en savoir plus

En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté, ATD Quart Monde, L’Atelier, 2020.