Selon le quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques des ministères sanitaire et sociaux), les trois quarts des médecins généralistes ont mis en place la téléconsultation depuis le début de l’épidémie de Covid-19, alors que moins de 5 % la pratiquaient auparavant. Au cours de la première semaine du déconfinement, sept médecins sur dix ont réalisé au moins une téléconsultation. Parmi eux, un sur dix a déclaré avoir même réalisé plus de 25 % de ses consultations par ce biais.

Seuls 5 % déclarent que cela a été très difficile. La mise en place a été jugée plus souvent facile par les médecins de moins de 50 ans (82 %) que par les autres (69 %) et par les femmes (80 %) que par les hommes (71 %).

Les médecins exerçant dans les départements les moins touchés par l’épidémie ont un score de difficultés perçues plus élevé que leurs confrères des autres départements, ce qui suggère que là où l’utilisation de la téléconsultation est la plus utile étant donné l’intensité de l’épidémie, les médecins sont moins sensibles aux difficultés rencontrées. Au-delà de la perception des difficultés, il peut également s’agir d’un effet d’apprentissage : c’est d’abord dans les zones les plus touchées que les téléconsultations ont été le plus nécessaires et ce sont donc ces médecins, en priorité, qui ont dû apprendre à surmonter d’éventuelles difficultés.

Parmi les médecins qui ont mis en place la téléconsultation ou qui en faisaient déjà auparavant, 32 % s’estiment pas du tout ou peu satisfaits, alors que 25 % s’estiment au contraire très ou tout à fait satisfaits. Les autres (43 %) s’estiment moyennement satisfaits. Les médecins femmes se disent plus souvent très ou tout à fait satisfaites (30 %) que leurs confrères (21 %), tout comme les plus jeunes (29 % des moins de 50 ans sont dans ce cas) par rapport aux plus âgés (23 % des 50 ans ou plus). Un effet générationnel est probablement à l’œuvre : les plus jeunes médecins sont ceux qui ont été plus tôt en contact avec l’informatique et seraient ainsi plus enclins à être satisfaits par une pratique par téléconsultation.

Au final, la téléconsultation s’est avérée une solution utile et utilisée pendant l’épidémie, particulièrement dans les départements les plus touchés. Dans ces territoires, son utilisation y a été plus importante, les difficultés perçues ont été moins importantes et les médecins généralistes en sont plutôt plus satisfaits qu’ailleurs.

Source : Études et Résultats n° 1162, Drees.

Jean-Pierre Druelle et François Jabœuf