Comprendre la haine pour la combattre
La haine xénophobe, raciale, sociale et sexiste mine nos sociétés. Caroline Emcke nous offre des clefs pour comprendre et réagir en France comme en Allemagne.
La haine et le mépris présupposent souvent la méconnaissance de l’autre. L’inquiétude sans questionnement alimente la haine. Ce rejet n’éclate pas soudainement, il est cultivé et ne naît pas de rien. La haine et la violence se déchargent contre des individus sans défense. Autre explication, haïr avec précision, serait reconnaître la singularité d’un individu.
Il est plus facile de s’attaquer aux collectifs flous. On peut ainsi diffamer, rabaisser, hurler à l’envi contre les juifs, les femmes, les noirs, les homosexuels, les réfugiés, les musulmans, les États-Unis, les médias… L’idéologie de l’homogénéité culturelle ou religieuse contribue aussi à la haine. Les réseaux terroristes internationaux et nationaux entraînent une méfiance généralisée envers les musulmans.
Pour s’attaquer à la haine il faut dévoiler les questions sociales qui n’ont pas été posées, observer les mécanismes d’inclusion et d’exclusion, s’attaquer aux discriminations. Et enfin, promouvoir une modernité ouverte et laïque.
Jacques Rastoul
Contre la haine, Carolin Emcke, coll. Points, 2017, 220 pages 7,80 euros