UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Conflit Israël-Palestine : regards de femmes


L’attaque terroriste du Hamas et les bombardements israéliens ont un impact chez les juifs et musulmans de France. La résurgence et l’exacerbation de l’antisémitisme depuis le 7 octobre sont insupportables. Des juifs troquent la kippa contre une casquette. Pour les musulmans, la discrimination et le racisme ne font que s’amplifier.

Le samedi 7 octobre en Israël, le Hamas tue plus d’un millier de personnes. Plus de 200 individus sont pris en otage. La riposte israélienne est cruelle. Sous la médiation du Qatar et des États-Unis, un accord est trouvé le 22 novembre 2023 pour la libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens en échange d’une trêve dans les combats. L’onde de choc touche aussi l’Europe. Paris, Lyon ou Marseille et bien des villes de France connaissent une recrudescence d’actes antisémites.

À Strasbourg, Sara, 71 ans, qui ne cache pas son appartenance à la communauté ashkénaze, demande à son aîné de ne plus mettre la kippa à Paris et de porter une casquette. « C’est déjà une restriction grave. Cela dénote une peur qui pour moi n’est pas fondée. Ni mon fils ni mon petit-fils n’ont été traités de sales juifs », avoue-t-elle. Elle partage la déclaration du syndicat CFDT : « On ne peut pas admettre que des juifs soient visés parce que juifs et se sentent menacés et agressés du fait de leur croyance. »

Petits-enfants mobilisés

Tout souci n’est pas écarté. Sara évoque les inscriptions antisémites au centre-ville de Strasbourg où une série de tags menaçant de mort les juifs ont été découverts sur les murs extérieurs d’une école au matin du vendredi 4 novembre. Elle confie par ailleurs les interrogations d’une amie qui se trouvait le 7 octobre en Israël. «  Elle a assisté à tous ces drames. Elle ne savait pas si elle devait revenir ou rester là-bas pour soutenir sa fille dont les petits-enfants sont mobilisés. »

Dans son entourage, beaucoup vivent entre la France et Israël. Si des parents âgés restent encore en France, leurs familles se sont installées en Israël.

Sara soupçonne un revirement de l’opinion publique. « Les Gazaouis font pitié, sont pauvres et démunis. Israël est fort et son armée bombarde. Nous les juifs du monde, on ne peut pas oublier ces massacres du 7 octobre mais on s’interroge. La riposte n’est-elle pas disproportionnée ? Il faut que cela s’arrête. »

Regretter la colonisation

« Quand les armes se seront tues, que se passera-t-il ? Créer deux États, c’est un vœu pieux. La bande de Gaza est en ruine et la Cisjordanie a été “bouffée” progressivement par la colonisation. Cela, beaucoup d’Israéliens et de juifs du monde le regrettent. C’est le résultat de la politique du Premier ministre Netanyahu », poursuit Sara. Elle se pose la question de l’opportunité et de la faisabilité de la « solution à deux États » qui devrait conduire à la coexistence pacifique.

En banlieue de Strasbourg, Nina, 40 ans, chargée de développement social, évoque le conflit avec des mamans sortant d’une rencontre. « Le peuple palestinien a le droit de vivre en paix », dit-elle. Yasmine ne comprend pas « pourquoi cette haine contre les musulmans de France alors que ce conflit se déroule à Gaza ». Leïla, 55 ans : « Je veux la paix. Les juifs souffrent, les Arabes souffrent. »

Sara, Nina, Yasmine et Leïla avaient leur place aux côtés de la CFDT, le 12 novembre, à la marche contre l’antisémitisme pour manifester leur attachement à la paix et appeler à l’apaisement et à la concorde.

[Denis Ritzenthaler

La CFDT s’est exprimée le 9 octobre 2023

« Les populations civiles israélienne et palestinienne sont les premières victimes d’un conflit qui n’a que trop duré. »