UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Action internationale


La dépendance au rendez-vous d’une rencontre franco-espagnole


La cinquième rencontre entre deux régions de France et d'Espagne nous instruit sur les réalisations de nos voisins. Le Parlement espagnol vient d'adopter une grande réforme pour prendre en charge la dépendance, des personnes âgées comme des personnes handicapées.

La prise en charge de la dépendance est une préoccupation majeure pour les organisations syndicales de retraités des deux côtés de la frontière franco-espagnole. C’est le thème principal d’une rencontre entre des militants retraités de l’URR CFDT d’Aquitaine et de l’UPJP (Union des préretraités, retraités et pensionnés) de l’UGT de La Rioja (Espagne). Elle s’est déroulée à Logroño du 18 au 20 octobre 2006. Depuis 1999, les deux syndicats se rencontrent pour la cinquième fois. Chaque délégation se compose d’une vingtaine de militants.

Pas prise en charge par la Sécu en France

Si la dépendance s’avère une préoccupation commune, la situation se présente différemment dans chacun des deux pays. En France, la revendication CFDT de faire prendre en charge ce risque dépendance par la sécurité sociale n’est pas satisfaite. Et le financement des actions en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées n’est pas basé sur une large solidarité. L’évolution de l’APA mise en œuvre par les conseils généraux est aussi une source d’inquiétude.

L’Espagne en avance sur la France

Pour les syndicalistes espagnols, le projet de loi - en cours de discussion au moment de la réunion - vient d’être adopté le 30 novembre par le Parlement espagnol. Il met en place une allocation dont pourront bénéficié aussi bien les personnes handicapées que les personnes âgées dépendantes. Sur ce point, l’Espagne apparaît donc en avance par rapport à la France où le rapprochement des dispositifs en faveur des deux catégories de bénéficiaires n’est prévu qu’à l’horizon 2010 tant les dispositifs sont différents dans leurs modalités et leur conception.

Financé par l’Impôt en Espagne

Très favorables à la gestion des dispositifs sociaux par l’État, les syndicalistes de l’UGT estiment normal que ce soit l’impôt qui finance ce futur dispositif. Sa gestion se fait par l’État avec des mises en œuvre par les communautés autonomes (l’équivalent de nos régions).

Plus habitués que les Français à la décentralisation des pouvoirs, les syndicalistes espagnols semblent accepter que des différences de traitement existent d’une région à l’autre.

Les aides aux personnes non déclarées !

La situation des aides aux personnes maintenues à domicile a pu être comparée dans les deux pays. L’Espagne, pays récent d’immigration et pays où les traditions familiales sont importantes, se caractérise par un taux très fort de travail non déclaré (soit travail au noir, soit travail informel par des membres de la famille). Quelques chiffres illustrent cette situation : 73% des employées ne cotisent pas à la sécurité sociale, 20% des intervenantes sont d’origine sud-américaine, 70% n’ont jamais eu de formation.

L’aide aux personnes âgées est reconnue par les deux délégations comme étant une source d’emplois. Mais la qualité du service à apporter ne peut se concevoir qu’avec un important effort de formation pour les intervenants salariés et pour les aidants familiaux.

Tribune
De gauche à droite : François Hun (URR CFDT Aquitaine), Isabelle Hayi-Schlaiffer (CFDT Aquitaine - interprète) et Teodoro Tomas Garrido (secrétaire de l’union des retraités UGT de la Rioja).