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Les méga-bassines, une lutte pour l’eau


Les batailles autour des projets de méga-bassines, destinées à l’irrigation agricole, sont une illustration du conflit ouvert depuis plusieurs années sur le partage de l’eau.

L’article L. 210-1 du Code de l’environnement précise que « l’usage de l’eau appartient à tous et chaque personne physique, pour son alimentation et son hygiène, a le droit d’accéder à l’eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous ». Il n’y a pas une eau agricole, une eau industrielle, une eau potable, une eau pour les milieux naturels. L’eau est une ressource finie avec des usages supérieurs à la quantité réellement disponible aujourd’hui.

Un sujet éminemment politique

Les méga-bassines, réservoirs de substitution de grande capacité, sont au nombre d’une centaine actuellement en France. Ces immenses réservoirs, de plusieurs hectares, excavés, sur bâches plastiques, ne se remplissent pas en captant de l’eau, mais uniquement par pompage en nappe ou en rivière. Ils font l’objet de controverses, voire de conflits, dont les tribunaux jugent régulièrement les contentieux. La plupart des conflits mettent en avant la privatisation de la ressource en eau, la dégradation de la qualité de l’eau et le développement de cyanobactéries, les pertes par évaporation et l’impact sur la biodiversité.

Malgré cela, l’État continue de soutenir les bassines et de participer à leur financement en reprenant les arguments des agriculteurs irrigants et de l’agro-industrie sur la souveraineté alimentaire de la France.
En avril 2023, un avis du Cese, Comment favoriser une gestion durable de l’eau face aux changements climatiques ? préconise « qu’il soit interdit de subventionner par des fonds publics tout projet de stockage d’eau de grande taille parfois appelé “méga-bassine”, alimenté par pompage dans la nappe phréatique, qui permette un accaparement de la ressource en eau et entraîne une dégradation de l’environnement, de la biodiversité et un risque pour la santé humaine ».

Nicole Chauveau

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