Transitions énergétiques et dialogues citoyens
Sami Andoura, chercheur à Notre Europe-Institut Jacques Delors (1) est co-auteur d'un rapport intitulé « Vers une communauté européenne de l'énergie : un projet politique ». Il définit pour Fil Bleu les grands axes de cette proposition d'une politique énergétique européenne.
Cette proposition pour une communauté européenne de l’énergie, fondée sur une initiative de Jacques Delors, prône une relance de la construction européenne au moyen d’une politique énergétique commune. Nous avons analysé l’évolution de la politique énergétique européenne depuis ses débuts. D’indéniables progrès ont été faits. Mais certains éléments restent à développer.
Nous avons identifié les domaines dans lesquels une approche européenne était nécessaire, puis élaboré un menu d’actions. Il comprend notamment la finalisation du marché intérieur, la construction d’un réseau européen, la diversification des ressources d’énergies, en particulier les énergies renouvelables. Il intègre le développement de la sécurité d’approvisionnement. Enfin il met en place des instruments économiques et financiers pour accompagner la transition énergétique et les méthodes de coopération possibles.
CFDT Retraités : Quels sont les moyens de réaliser cette transition énergétique sans élever de manière considérable le coût de l’énergie et prendre en compte la précarité énergétique ?
Sami Andoura : Les questions de l’investissement financier dans la transition énergétique sont une opportunité et pas seulement un coût. Il faut réfléchir aux moyens les plus efficaces d’assumer ces financements qui, selon le ministre danois, doivent avant tout venir du marché et des opérateurs privés.
Néanmoins des obstacles, notamment de la société civile, peuvent exister par rapport aux infrastructures à créer. L’exemple danois est intéressant. Lorsque se créent des parcs éoliens, les bénéfices économiques générés par ces nouvelles unités de production doivent également bénéficier à hauteur de 20% aux personnes qui vivent sur la zone dans laquelle sont implantées ces éoliennes. On parle ici véritablement d’une implication de la société civile dans des projets énergétiques. Ces éoliennes ne sont pas que des hélices qui tournent dans l’air. Elles sont aussi des euros qui tombent dans l’escarcelle des populations locales.
Il y a donc toute une série d’innovations auxquelles il faut réfléchir, sans faire peser l’ensemble des coûts sur le consommateur final. Le prix de l’énergie doit néanmoins refléter les coûts réels. Il existe effectivement une précarité énergétique d’une partie de la population. Celle-ci doit être soutenue par des politiques publiques, et dans certains cas bénéficier de tarifs sociaux. Mais ces tarifs ne doivent pas être étendus à l’ensemble de la population, car ils resteraient complètement artificiels et n’inciteraient pas à des baisses d’énergies, ni à des comportements plus sobres de la part des citoyens.
Propos recueillis par Jean-Pierre Bobichon
2013 : Année européenne des citoyens : les droits des passagers aériens
Depuis 1993, année de mise en œuvre du marché unique européen, la concurrence aérienne s’est considérablement durcie. En 1992, seulement 93 liaisons en Europe étaient exploitées par plus de deux compagnies aériennes. Elles sont passées à 482 en 2011.
Face à cette concurrence, l’Union européenne a adopté une législation qui protège les intérêts des passagers. Celle-ci repose sur trois principes : la non-discrimination, l’accès à des informations exactes, disponibles en temps utile et une assistance immédiate et proportionnée.
Concrètement, cela signifie par exemple que les passagers handicapés et à mobilité réduite ont le droit d’obtenir une assistance sans frais supplémentaires. En cas d’interruption du voyage, le passager doit être informé de ses droits. Enfin le passager a droit à une prise en charge en cas de retard important au départ ou aux points d’arrivée mais aussi aux points de correspondances.
J-P.B
Pour en savoir plus : http://ec.europa.eu/transport/passenger-rights/