UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Action internationale


Roger Briesch tire un bilan de son mandat européen pour la CFDT


Le Comite économique et social européen (CESE) est le pont entre les institutions européennes et la société civile organisée. Après quatorze ans de mandat, notre ami Roger Briesch quitte ses fonctions. C'est l'occasion pour lui de tirer un bilan de son action personnelle et collective. Il démontre l'ancrage durable de la CFDT pour défendre ses revendications, ses orientations et la construction européenne.

Tu es un des deux représentants de la CFDT au Comité économique et social européen (CESE) depuis 1992. Quel bilan tires-tu de ton action au sein de cette instance européenne ?

Roger Briesh : Hormis une réponse laconique - bilan positif - il est difficile de relater en quelques phrases le bilan d’une activité intense et permanente au sein de cette institution. Toute notre action avec mes amis Albert Mercier, puis Gérard Dantin (anciens secrétaires nationaux de la CFDT) était centrée sur le renforcement du CESE pour qu’il puisse répondre à ses missions au service des citoyens.

Aujourd’hui, le CESE a élargi sa représentativité et développé ses compétences. Il intervient avec efficacité pour que soient pris en compte les souhaits exprimés par la société civile organisée, avec la préoccupation permanente de faire prévaloir l’intérêt général. Le CESE est devenu incontournable.

Durant ces quatorze années, qu’est-ce qui t’as le plus marqué en positif et en négatif ?

RB : En négatif, l’indifférence voire une certaine hostilité se manifeste à notre égard. Font exception la présidence de Jacques Delors, période exceptionnelle et, à un degré moindre, celle de Romano Prodi. Seule institution représentative de la société civile européenne, elle semble gêner les décideurs qui préfèrent choisir des interlocuteurs auxquels ils n’ont pas de compte à rendre. Cette attitude de mépris m’a meurtri et choqué. J’ajoute que le soutien de la Confédération européenne des syndicats (CES), certes réel, ne me paraît pas à la hauteur des enjeux, mais il s’agit là d’un sentiment personnel.

Parmi les points positifs, je mets l’accent sur le rôle et la place du CESE aujourd’hui dans la construction européenne et son action pour rapprocher les citoyens de l’Europe. C’est le pont entre les citoyens et les décideurs grâce à la diversité de ces membres, la qualité et le sérieux - reconnus - de ses travaux. Je n’oublie pas son engagement déterminé et déterminant pour un développement de l’emploi durable, les nouvelles technologies et la recherche (stratégie de Lisbonne).

Tu as assumé la présidence du groupe travailleurs, puis du CESE, tu termines ton mandat comme un des deux vice-présidents. Que souhaites-tu pour le futur à la fois pour le CESE et pour la CFDT au sein de cet organisme européen ?

Poursuivre l’action engagée, se renforcer encore, consolider son statut de lieu institutionnel de la représentation et d’expression de la société civile organisée et ainsi faire progresser à la fois les revendications syndicales et les attentes des citoyens.

Dernier souhait, que notre CFDT ainsi que la CES s’impliquent d’avantage, utilisent mieux cet extraordinaire outil qui est à leur disposition, afin de ne pas en rester qu’à des appréciations fussent-elles sympathiques.

Pour la CFDT, dans la continuité de l’action engagée par René Bonety, André Soulat, Albert Mercier, Jean-Pierre Delhomenie et François Staedelin qui tous ont marqué, orienté, donné ses lettres de noblesse au CESE, nous y avons pris, avec Gérard Dantin toute notre place, et nous avons fait honneur à la fois à la CES et à notre CFDT.

Propos recueillis par Jean-Pierre Bobichon

Gérard Dantin et Béatrice Ouin

Les 344 membres du Comite économique et social européen (CESE) viennent d’être renouvelés. Les vingt-quatre Français se répartissent huit sièges par groupe : patronats, syndicats et activités diverses.

Pour la CFDT, Gérard Dantin et Béatrice Ouin poursuivent l’action entreprise, avec l’appui de Patrick Venturini (ancien secrétaire confédéral) aujourd’hui secrétaire général du CESE.

Roger Briesh, à gauche, et Jean-Pierre Bobichon.